Le 20 juin dernier se tenait un colloque au musée du quai Branly à Paris, à l’initiative de Malakoff Médéric, sur la fragilité de salariés : un nouvel enjeu pour l’entreprise, avec l’intervention de dirigeants de grands groupes, de DRH et d’experts et la présence du SNFOCOS.
L’occasion pour Malakoff Médéric de présenter les résultats de ses études sur les situations de fragilité des salariés.
Difficulté financière, situation d’aidant, maladie grave, perte de sens, conciliation vie professionnelle et personnelle, etc … les fragilités des salariés, qu’elles soient d’origine personnelle ou professionnelle, sont une réalité dans les entreprises. 56 % des salariés déclarent en connaître actuellement au moins une, tandis que 91 % des dirigeants d’entreprise déclarent employer au moins un salarié dans une telle situation.
Plus d’un salarié sur deux estime que ces situations pèsent sur leur vie professionnelle, constat partagé par un peu plus de 4 dirigeants sur 10 qui déclarent que ces situations ont un impact sur l’engagement et la productivité des salariés concernés. Salariés comme dirigeants considèrent qu’agir sur les fragilités contribue fortement à maintenir une bonne qualité de vie au travail, un bon climat social, et constitue donc un levier de performance pour l’entreprise.
L’intégralité de ce dossier est disponible sur le COMPTOIR mm de la nouvelle entreprise.
Les fragilités des salariés, une réalité qui touche aujourd’hui plus d’un salarié sur deux et la quasi-totalité des entreprises
Interrogés sur les situations de fragilité personnelle, 37 % des salariés déclarent en connaître une. Ils sont 14 % à connaître une grande difficulté financière ; 9 % une situation d’aidant, 8 % une maladie grave ou une affection longue durée, et 8% un deuil récent. Les dirigeants sont quant à eux 9 sur 10 (89 %) à déclarer avoir dans leurs effectifs un salarié en situation de fragilité personnelle. Ils citent alors un deuil récent (58 %), une maladie grave ou une affection longue durée (51%), une situation de famille monoparentale (51%), ou encore une grande difficulté financière (50%).
La part des salariés déclarant connaître une situation de fragilité professionnelle atteint 38 %. Les situations qu’ils citent sont les conditions de travail éprouvantes (23%), la perte de sens et/ou le sentiment de déshumanisation (23%), et une difficulté à concilier vie professionnelle et vie personnelle (11%).
60 % des dirigeants indiquent employer des salariés connaissant ou ayant connu récemment une fragilité d’origine professionnelle liées à des conditions de travail éprouvantes (31%), à une maladie professionnelle grave ou à un accident du travail sévère (23%) et à une difficulté à concilier vie professionnelle et vie personnelle (23%).
Enfin, il faut noter que les fragilités sont souvent corrélées, 19 % des salariés déclarent connaître à la fois une fragilité personnelle et une fragilité professionnelle.
Des situations de fragilité qui impactent le quotidien des salariés et celui des entreprises.
Plus d’un salarié sur deux estime que les situations de fragilité pèsent sur leur vie professionnelle. Les conséquences les plus fréquemment citées sont la difficulté à concilier vie professionnelle et vie personnelle, la dégradation de leur qualité de vie au travail, de leur engagement et de leur productivité, et un frein à leur évolution professionnelle.
Pour un peu plus de 4 dirigeants sur 10, les situations de fragilité des salariés pèsent sur l’ambiance et les relations avec leurs collègues, ainsi que sur l’engagement et la productivité des salariés concernés.
Plus de 30 % des dirigeants indiquent que ces situations ont également un impact sur l’entreprise en général, sur l’organisation de l’entreprise et du travail, la qualité de vie au travail et le climat social en particulier, et donc au global sur la performance de l’entreprise. Et 61% des salariés ayant un collègue en situation de fragilité mentionnent que cela a une répercussion sur leur travail : charge de travail, répartition des tâches…
L’accompagnement des fragilités : de la prise de conscience à l’action
Dans une très large majorité, dirigeants (94%) et salariés (73%) pensent que l’entreprise est légitime pour aider les salariés qui rencontrent des fragilités d’origine professionnelle. Les dirigeants estiment l’entreprise également légitime (52%) dans le cas de fragilités personnelles, appréciation partagée par 41% des salariés.
Dans le détail, la peur de paraître intrusif est le premier frein cité par 50 % des dirigeants dans l’accompagnement des situations de fragilités. Pour leur part, les salariés se disent freinés par la crainte d’être licenciés (45%) suivi de près par le refus de parler de sa situation personnelle (44%) et la peur d’être pénalisés dans leur évolution professionnelle (39%).
La réticence des salariés à évoquer leurs fragilités rend plus difficile la détection et la mise en place d’actions adaptées. Toutefois, 54% des dirigeants indiquent avoir été sollicités pour agir sur des fragilités d’origine professionnelle et 45% sur des fragilités d’origine personnelle.
Près de 9 dirigeants sur 10 (87%) jugent utile de mettre en place des actions. D’ailleurs, plus de 7 dirigeants sur 10 (74%) ont mis en place au moins 3 actions : avances sur salaire ou avances de frais ; aménagements du temps de travail ; aménagements de poste sont les premières citées. En revanche, ils sont moins nombreux à indiquer avoir mis en place des actions de prévention, d’aide au retour à l’emploi.
Alors que 2 salariés sur 3 s’estiment peu informés des dispositifs existants, les dirigeants indiquent que ces actions sont la plupart du temps informelles et individuelles et peu d’entre elles font l’objet d’un suivi via des indicateurs (13%). Par ailleurs, 76 % des dirigeants et la majorité des salariés anticipent que le rôle social de l’entreprise va s’accroître dans les prochaines années.
Source : communiqué de presse MM 20/06/2018