Le personnel des CAF est en train de sortir de son 3ème confinement mettant fin au télétravail obligatoire. Les agents ont néanmoins bénéficié de la possibilité de se mettre partiellement en télétravail dans le cadre d’accords locaux. Le personnel continue donc de déployer des efforts considérables en faisant face à des difficultés qui perdurent, une réforme AL qui retarde le processus de liquidation par la persistance des anomalies de droits et par la déficience du système d’information qui n’était pas prêt à absorber cette réforme.
Un tel effort du personnel doit être souligné au regard de la complexité des dossiers générée par les multiples réformes et/ou nouvelles prestations (AL, intermédiation financière, ADE…), ainsi que par des changements de situations plus fréquents générés par la dégradation du contexte socio-économique des allocataires du fait de la crise sanitaire.
Malgré ce contexte, la charge de travail est maîtrisée, environ 6 jours de stock dans un tel contexte est une performance à souligner, car elle traduit les efforts considérables fournis par le personnel, malgré les difficultés qui ont accompagné la réforme AL.
Efforts effectués par les salariés également par les heures supplémentaires notamment le samedi, qui deviennent désormais systématiques pour des raisons structurelles et non pas conjoncturelles.
Avec la généralisation du télétravail, il y a un risque de dérive au recours excessif aux heures supplémentaires en demandant aux agents télétravailleurs de travailler, notamment le samedi, avec tout le risque et impact négatif sur la vie familiale et personnelle.
Un certain nombre d’organismes si ce n’est déjà le cas, envisage de rendre obligatoires les heures supplémentaires !
Par ailleurs, l’inadaptation du système d’information aux paramètres de la réforme AL a généré beaucoup de non-qualité, qui au-delà des indicateurs quantitatifs, s’exprime par la grande insatisfaction des allocataires victimes d’anomalies générant des droits erronés surtout sous forme d’indus.
Le personnel d’accueil et celui chargé de la liquidation fait remonter un grand malaise et une tension face aux allocataires. Etant en premier ligne il se trouve parfois démuni de capacité d’explication d’un tel dysfonctionnement.
Notre constat du mois d’avril 2021 pourrait être repris à l’identique, les difficultés ont perduré durant toute la période de l’été.
En effet, la période écoulée a été beaucoup marquée par les fréquentes défaillances dans les outils et dans le SI (anomalies atteignant un volume inédit nécessitant un travail quasi quotidien de traitement « en masse » de listes correctives, erreurs d’exceptions bloquant les liquidations dans Nims, rupture ou problème de connexion sur les applications nationales et outils collaboratifs, défaillance de la plate-forme téléphonique, informations erronées dans le Caf.fr).
Beaucoup de ces défaillances perdurent encore, notamment sur GESICA pour nos travailleurs sociaux !
Face à cette situation, le SNFOCOS, comme à l’occasion de chaque INC, réitère sa demande urgente des mesures suivantes :
- Une meilleure considération du personnel par la reconnaissance de l’investissement des cadres qui font face à des enjeux managériaux non préparés, notamment en ce qui concerne le management en situation de télétravail.
- La valorisation du point comme véritable mesure salariale
- Permettre plus de possibilité de parcours et de points de compétence afin de maintenir les motivations dans un environnement de travail de plus en plus difficile et complexe.
Monsieur le Directeur général, le SNFOCOS vous demande de relayer et d’appuyer ces demandes.
Le personnel de la branche famille compte sur votre soutien et appui à ses revendications légitimes.
La délégation du SNFOCOS :
Driss CHERIFI, Thierry FAIVRE et Christophe RABOT
Pour les personnels des CAF, et notamment pour les cadres, les défis et les difficultés ont été nombreux :
1-LE TÉLÉTRAVAIL : LES CADRES MANAGERS FACE À DES ENJEUX NOUVEAUX
Le déploiement massif du télétravail dans un contexte de crise sanitaire continue à révéler le manque d’anticipation des organismes :
- L’inadaptation du matériel informatique aux exigences de mobilité et de besoin de retour sur site (refus de retour sur site pour certains agents, en ayant exprimé le besoin, pour raison de manque de matériel)
- Les services informatiques très sollicités du fait du doublement du parc informatique (stations au domicile et au bureau, dotation de doubles écrans).
- Sachant que ses services ont été très impactés par la réduction des effectifs (beaucoup de départs non remplacés)
- Les managers qui font face à un déploiement rapide et massif du télétravail, tous n’ont pas pu bénéficier de formation adaptée, ils font face donc à de nouveaux enjeux auxquels ils n’ont pas été suffisamment préparés. Bien évidemment ils répondent présents par professionnalisme mais à quel prix ?
Quelles sont les mesures prises par la CNAF pour aider les caf en difficulté à équiper leurs agents de matériel mobile et adéquat ?
Comptez-vous calibrer les effectifs des services informatiques pour faire face à cette nouvelle organisation du travail ?
Quel accompagnement comptez-vous impulser auprès des managers pour les aider à gérer cette nouvelle organisation du travail ?
2- RÉFORME LOGEMENT ET PROCHAINE RÉFORME AL ACCESSION
La nouvelle réforme Logement a fait replonger les CAF avec un SI dysfonctionnant et avec un re-calcul trimestriel en plein 3eme re-confinement.
La réforme AL accession est aussi inquiétante pour l’encadrement dans la charge de travail à absorber.
Quelles sont les mesures prises par la CNAF pour résoudre les difficultés actuelles et quelle anticipation prévoyez-vous pour la réforme de l’AL accession ?
3-LE SYSTÈME D’INFORMATION
Les dysfonctionnements déjà signalés pendant l’été ont beaucoup impacté la production et surtout la qualité de liquidation, cette situation est source de tension et de stress chez les agents en contact avec les allocataires.
Quelles sont les mesures prises par la CNAF pour remédier à cette situation ?
4-MOTIVATION, RECONNAISSANCE DE L’ENCADREMENT, ET ATTRACTIVITÉ DES POSTES A POURVOIR
Notre capacité d’attraction devient de plus en plus faible, notamment pour motiver des cadres.
Cette difficulté se trouve aggravée par la politique de réduction des effectifs, beaucoup de postes de cadres experts fonctionnels notamment ne sont pas remplacés, leurs tâches sont distribuées au détail à d’autres cadres ou agents de l’organigramme sans vision prospective !
La vision GEPC est totalement absente !
Ce sont des postes avec des missions stratégiques, conseillers techniques, chargés d’études ….
Les objectifs souvent promus par la CNAF, analyse des besoins, évaluation des politiques, stratégie territoriale ne peuvent être atteints sans ces expertises.
La démarche actuelle dans des caisses sans accord GEPC se réduit souvent à une planification de la restitution des postes selon l’objectif COG cible !
Que comptez-vous faire pour aider les caf à impulser une dynamique GEPC évolutive et prospective ?
5-MESURES SALARIALES :
L’institutionnalisation des heures supplémentaires, qui depuis quelques années deviennent la solution inévitable pour absorber l’activité complexe et croissante, conjuguée au recours systématique aux CDD, cette pratique en dérive doit inciter la branche à déployer ces dépenses dans une meilleure valorisation des salaires ainsi qu’à la titularisation des CDD.
Avec le télétravail il y a un risque de dérive au recours excessif aux heures supplémentaires en demandant aux agents télétravailleurs de travailler, notamment le samedi, avec tout le risque et impact négatif sur la vie familiale et personnelle.
Quelles sont les dispositions prises par la CNAF pour calibrer les effectifs au regard du volume d’activité croissant et d’éviter le recours systématique aux heures supplémentaires ?
A quand la revalorisation du point toujours gelé ?
Comptez-vous porter et défendre la revendication des cadres et des agents en termes de valorisation salariale ?
6- FORMATION
Les dispositifs de formation ont été très impactés par la crise, en dépit des formations à distance beaucoup de formation n’ont pas pu avoir lieu.
Que compte faire la CNAF pour aider à compenser ce retard de réalisation ?
7-LE BSI NATIONAL 2021
Les résultats du BSI national est en cours de restitution aux caisses, ce questionnement des agents, compte tenu du contexte, représente un intérêt majeur.
Comme pour l’enquête sur le télétravail pendant la crise sanitaire, pourriez-vous prévoir la présentation des principaux résultats de cette enquête lors de la prochaine INC ?
8-LETTRE DU 1ER AVRIL DES MINISTÈRES DE TUTELLES
« Mission portant sur des enjeux d’intérêt commun aux branches du RG dans la perspective du renouvellement en 2023 des COG des caisses nationales du RG ».
Les organisations syndicales n’ont à aucun moment été informées de cette mission, cette démarche non concertée ajoute une couche au malaise existant au sein du personnel des Caf.
De plus, cette lettre de mission ne manque toutefois pas de nous surprendre puisqu’elle promeut tout à la fois les « synergies entre les CPAM et les CAF » (la fusion de la CPAM et de la CAF de Gap feraient-elles des émules ?) et la consolidation de «la présence d’organismes à l’échelle départementale dans les branches maladie et famille »
Le SNFOCOS souhaite connaître votre position claire sur les orientations contenues dans cette lettre.
La délégation du SNFOCOS :
Driss CHERIFI, Thierry FAIVRE et Christophe RABOT