Monsieur le Directeur Général de la CNAF,

Pour cette première INC Famille depuis votre nomination, notre organisation syndicale vous souhaite tout d’abord  la bienvenue au sein de la Branche Famille.

 Le contexte actuel de la Branche Famille est tel que le SNFOCOS ne peut que vous faire, avec cette déclaration, un constat plus qu’inquiétant de la situation de la Branche Famille et de la tâche considérable qui vous est confiée pour retrouver la confiance des agents de la Branche.

Le contexte actuel de la Branche Famille est encore marqué par les effets de la Réforme AL, sur les allocataires et les salariés, conjugués à une sortie progressive du « Télétravail exceptionnel de masse » du fait de la crise sanitaire , vers une application des Protocoles d’accords permettant le télétravail contractuel au niveau local.

Encore et encore, le personnel continue de déployer des efforts considérables en faisant face à des difficultés qui perdurent, une réforme AL qui retarde le processus de liquidation par la persistance des anomalies de droits et par la déficience du système d’information qui n’était pas prêt à absorber cette réforme et surtout à l’incompréhension des allocataires en accueil physique et téléphonique.

Un tel effort du personnel doit être souligné au regard de la complexité des dossiers générée par les multiples réformes et/ou nouvelles prestations (AL, intermédiation financière, ADE…), ainsi que par des changements de situations plus fréquents générés par la dégradation du contexte socio-économique des allocataires du fait de la crise sanitaire.

Efforts effectués par les salariés également par les heures supplémentaires notamment le samedi, qui deviennent désormais systématiques dans certaines CAF pour des raisons structurelles et non pas conjoncturelles.

Avec la généralisation du télétravail, il y a un risque de dérive au recours excessif aux heures supplémentaires en demandant aux agents télétravailleurs de travailler, notamment le samedi, avec tout le risque et l’impact négatif sur la vie familiale et personnelle.

 Un certain nombre d’organismes si ce n’est déjà le cas, envisage de rendre obligatoires les heures supplémentaires notamment le samedi !

 Par ailleurs, l’inadaptation du système d’information aux paramètres de la réforme AL a généré beaucoup de non-qualité, qui au-delà des indicateurs quantitatifs, s’exprime par la grande insatisfaction des allocataires victimes d’anomalies générant des droits erronés surtout sous forme d’indus.

 Le personnel d’accueil et les chargés de la liquidation font remonter un grand malaise et tension face aux allocataires, étant en première ligne il se trouve parfois démuni de capacité d’explication d’un tel dysfonctionnement. Notre constat de l’année dernière pourrait être repris à l’identique, les difficultés ont encore perduré cet hiver.

 Mais, aujourd’hui et sans exagération, la situation dans le réseau des CAF est explosive.

 A la complexité croissante de la liquidation des prestations légales, s’ajoute l’accroissement des charges conjoncturelles en tant que mesures

remparts contre l’exclusion sociale (minima sociaux, dernier guichet recevant les usagers, substitution à l’État dans la Solidarité Nationale, sous-traitant des Conseils Départementaux, …).

Alourdissement structurel des charges, une réglementation complexe et en constante évolution, nouvelles prestations en cours de COG telle que la Prime d’Activité, Intermédiation financière, Ade, Prime d’inflation …

Des réformes brutales et mal préparées, motivées par des objectifs d’économies budgétaires contraires aux besoins des allocataires, des partenaires et des salariés de l’Institution (réforme AL).

Cette dernière décennie a été marquée également par de grands projets de réorganisation, mutualisation et externalisation (SNGpaie, formation, GED, Aripa-Asfr…) sans la véritable optimisation affichée et voulue par la Tutelle !

Sans oublier la compilation de démarches et projets ’’pharaoniques’’, ambitieux et chronophages : démarche processus, MDR puis DQI puis DQI rénovée, une multitude de plans, de projets spécifiques, de partenariats départementaux comme les CTG pour l’action sociale.

Un SI incapable de répondre à la complexité de la législation, aux réformes et aux attentes du pilotage malgré notamment les bricolages de Cristal et de SIAS et les nouveautés toujours décevantes de SI-Talent…

Une faible cohérence est relevée également dans des projets dont les objectifs sont confus et redondants, RSE, RSO, QVT, développement durable, projet d’entreprise, sans que les caisses locales soient outillées à un pilotage cohérent et rationnel du fait de l’appauvrissement en expertise, 1ere cible des ETP rendus !

Face à ce contexte, il est désespérant de constater :

La non-compensation des charges nouvelles et la poursuite de la restitution des postes.

La non-reconnaissance des salariés avec une politique salariale et promotionnelle quasi nulle depuis   2010.

Le mal-être au travail, plus que dans aucune autre Branche de la Sécurité sociale, les salariés des Caf en souffrent (perte de sens, travail non reconnu, absentéisme…)

La situation dans les Caf en 2022 est de plus en plus problématique !

Des agents insatisfaits de leur rémunération,

plus stressés et sans perspectives

Pour exemple des cadres n’ont eu aucune mesure depuis plus de 9 ans et des agents malgré leur montée en charge et en efficience sont toujours Niveau 3 après 40 ans dans le même organisme !

Dans ce contexte, à la lumière de ces indicateurs, la situation est au rouge !

Monsieur le Directeur Général, dans cette Branche nous sommes passés du contrat de confiance, au contrat de méfiance !

Le contrat de travail est un échange de travail contre un salaire, et bon an, mal an, les salariés des organismes privés de sécurité sociale notamment dans les caf, fonctionnaient auparavant dans un contrat de confiance où l’employeur garantissait des points d’expérience, des points de compétence et la revalorisation du point d’indice face à l’augmentation des prix. Et malgré leur investissement durant la crise sanitaire de 2020, aucune mesure concrète comme dans certaines autres branches, juste une lettre de remerciement à tous les salariés de la branche Famille.

On s’étonne que la Sécurité sociale peine à recruter des compétences par manque d’attractivité et que l’on voit de plus en plus des cadres expérimentés et reconnus partir dans d’autres secteurs privés, mieux rémunérés et moins sous tension, du fait des baisses d’effectifs et des changements incessants sur instructions bâclées et avec un outil de travail ou «système d’information» qui déraille.

Ils ont choisi la défiance envers cet employeur qui les malmène.

Nous sommes à l’évidence passés du contrat de confiance au contrat de méfiance et ces actes traduisent du mépris pour les salariés de nos organismes sociaux.

Face à cette situation le SNFOCOS, comme à l’occasion de chaque INC, réitère sa demande urgente des mesures suivantes :

  • l’augmentation de la valeur du point
  • l’arrêt immédiat des suppressions de postes
  • des embauches massives en CDI et la titularisation des CDD
  • une meilleure considération du personnel par la reconnaissance de l’investissement des cadres qui font face à des enjeux managériaux non préparés, notamment en ce qui concerne le management en situation de télétravail
  • un système informatique fiable qui ne soit pas source d’erreurs avec l’internalisation au niveau de la CNAF des différentes missions informatiques

Monsieur le Directeur général, le SNFOCOS vous demande de relayer et d’appuyer enfin ces demandes plus que légitimes.

Le personnel de la branche famille compte sur votre soutien et appui à ses revendications légitimes.