Le 8 novembre 2024, en INC Famille, le SNFOCOS a de nouveau alerté (comme pour la réforme AL) sur le manque d’anticipation de certains organismes de la branche famille sur les conséquences des mesures et changements de niveaux décidés en 2024, et la répercussion de la nouvelle classification en 2025.
En effet, il a été estimé par l’Ucanss, que seuls 35 % des salariés bénéficieraient d’une hausse de salaire de plus de 3 points avec la nouvelle classification.
Malheureusement, nous sommes consternés que dans certains organismes, les choix faits pour les changements de niveaux ou l’attribution de mesures dans certains organismes cette année ont été réalisés de façon habituelle avec des conséquences graves sur le ressenti des cadres et agents.
Nous nous retrouvons par exemple dans ces organismes avec des jeunes cadres ayant eu un changement de poste avec changement de niveau en 2023, ayant également l’attribution de 12 points de compétences cette année et avec un nouveau changement de coefficient de base avec la future classification. D’autres ayant changé de niveau l’année dernière ou cette année qui également vont avoir un nouveau changement de coefficient de base avec la future classification, et qui pour peu qu’ils soient passés de 7 à 8 bénéficient aussi de la prime d’objectifs en janvier. Et d’autres dans les mêmes services sont en attente depuis plus de 6 ans de points de compétences ou de changement de niveau, et n’auront que 3 points avec la nouvelle classification.
Vous l’avez déjà compris la fongibilité risque de faire des ravages sur la motivation des anciens cadres, et le manque de reconnaissance des effets chroniques sur la productivité et l’atteinte des objectifs 2025 et 2026.
Enfin nous trouvons encore plus surprenant que dans un des organismes, le plus grand de France, on anticipe le départ à la retraite d’un cadre sur les budgets 2024, avec un appel à candidature externe alors que celui-ci ne part que fin octobre 2025. Et que dans le même secteur aucune mesure ne soit donnée à cause de cela aux autres cadres. Pire, que celui-ci bénéficie aussi en plus d’un double emploi sur son poste pendant plus d’un an, d’un changement de coefficient avec la nouvelle classification. Comment voulez-vous motiver les troupes avec de telles erreurs stratégiques ? Et ce ne sont pas des cas isolés.
Enfin, nous vous alertons également encore sur la situation de très nombreux élus du SNFOCOS dans notre branche qui ne bénéficient pas ou plus d’évolution professionnelle ou de mesures depuis plus de 6 ans, alors qu’ils ne sont pas permanents et qu’ils occupent avec efficience leurs postes professionnels au détriment de l’article L1152-1 du code du travail.
Le SNFOCOS est animé comme vous le savez déjà, par la conviction profonde que l’anticipation et l’ambition constituent l’enjeu supérieur de toute action, elles donnent un cap, une perspective à long terme, elle définit des moyens, des étapes, elle donne du sens, tant aux Cadres qu’aux agents.
Le SNFOCOS réclame donc dans la branche Famille, que les mesures et les niveaux 2025, et 2026 soient attribués au personnel qui n’aura eu que 3 points de réajustement avec la classification.
Le SNFOCOS réclame un plan d’information à ce sujet au mois de décembre 2024 à tous les salariés de la branche famille.
Le SNFOCOS réclame une véritable politique prévisionnelle de gestion des mesures salariales.
Le SNFOCOS croit à l’utilité profonde de la reconnaissance salariale en toute transparence et de façon équitable dans toutes les branches et notamment dans les CAF.
Le SNFOCOS réclame une véritable équité de traitement sur les mesures et changement de niveau pour tous les cadres mandatés, et demande un rappel à tous les directeurs d’organismes de la réglementation en la matière, avec un réel suivi annuel et du factuel pour les non-mesures ou attribution de niveau.
Monsieur le Directeur Général, dans cette Branche nous vous demandons enfin des consignes claires et transparentes en matière de reconnaissance.
On s’étonne que la Sécurité Sociale voie de plus en plus des cadres expérimentés et reconnus partir dans d’autres secteurs privés, mieux rémunérés et moins sous tension, et surtout vers des emplois ou il y a une véritable reconnaissance financière du travail et des efforts réalisés, avec la nouvelle classification nous allons peut-être attirer enfin de nouveaux cadres, mais attention de ne pas perdre les anciens avec leurs expériences par un manque de reconnaissance et de l’injustice notoire.
En effet, les salariés se sont également exprimés via le BSI !
Si la participation au Bsi est en augmentation notable ainsi que l’indice de satisfaction globale, cela ne doit pas nous cacher plusieurs points d’inquiétude des agents de la branche.
Une charge de travail encore trop importante au niveau de la branche générant un stress trop important pour 29 % des agents.
Les agents de la branche considèrent que le manque de moyens humains est la principale source de surcharge et corrélativement de stress au travail.
L’attractivité du travail au sein de la branche famille est faible selon les agents, 53 % recommandent la BF comme employeur contre 65 % pour l’ensemble des salariés-France.
Et pour finir, nous relevons via le BSI la faible connaissance des agents des principales orientations stratégiques de la branche (approche populationnelle, solidarité à la source, innovation, accompagnement et évolution des métiers …).
Pour le SNFOCOS, la réponse à ses inquiétudes et attentes passe par :
une véritable reconnaissance managériale et salariale
de l’anticipation, un vrai accompagnement et information claire sur les changements
un calibrage des moyens humains en fonction de la charge réelle
Nous avions rappelé qu’Il y a quelque temps nous vous avions alertés que nous étions passés du contrat de confiance au contrat de méfiance, attention à ne pas passer à une démotivation totale des cadres expérimentés et sans aucune vision d’avenir, si ce n’est de partir le plus vite possible de nos organismes.
Enfin notre Secrétaire Général, a relancé la problématique importante de l’absence du SEGUR pour tous nos travailleurs sociaux de la Branche Famille, et des risques de nouvelles mobilisations de fait.
Réponse du DG de la CNAF :
Concernant le manque d’anticipation, celui-ci a la conviction que la nouvelle classification va arranger beaucoup de choses, mais celui-ci ne veut pas développer car celle-ci est à la signature des OS.
Quant à la revendication légitime de prise en compte des effets de la classification en 2025 et 2026, le DG de la CNAF ne prend aucun engagement, néanmoins il inciterait les caisses « à adopter une stratégie Rh plus globale lors de la transposition de la classification » une phrase qui mérite une traduction en acte !
Sur les réformes en cours (solidarité à la source), elles sont liées avec une amélioration des conditions de travail, générer moins d’indus, et doivent aussi améliorer la notion de charges sur les équipes.
Il constate quand même, que dans les déclarations pré-remplies, la volumétrie des signalements est importante dans la Branche (environ 7%), mais celui-ci se pose la question si c’est une erreur de l’allocataire ou autre, dans tous les cas pour lui, la vigilance est de mise dans les 3 prochains mois.
Retour sur Le BSI :
Le BSI est aussi un sujet d’actualité, le SNFOCOS en a profité pour mettre la lumière sur les attentes des agents de la branche, en termes de reconnaissance, de considération et d’amélioration de leurs conditions de travail. La classification avec toutes ses insuffisances est loin d’apporter les solutions aux problématiques du moment, notamment en termes de reconnaissance salariale !
En conclusion :
Encore aucune véritable vision d’avenir pour les salariés, aucune sur la branche et surtout on ne parle pas des sujets qui fâchent et avec un alibi tout trouvé : la classification est à la signature des O.S !
Les salariés, et notamment les cadres de la Branche famille jugeront !
Thierry FAIVRE, Nelly NACER, Moulay-Driss CHERIFI