Monsieur le Directeur,
L’une de vos présentations de ce matin vise à faire le point sur la gestion de la crise par la branche retraite.
Nous ne pouvons que nous féliciter avec fierté que l’ensemble de nos activités aient pu continuer d’être assurées grâce à 92% de nos collègues en télétravail, grâce à tous ceux qui ont assuré leurs missions sur site et grâce à des informaticiens compétents et disponibles.
Vous nous indiquez que la qualité de service a été maintenue, nous rajouterions qu’elle a dans certaines CARSAT été améliorée.
Nous avons assuré nos missions mais nous avons également inventé de nouvelles façons de travailler. Nous ne pouvions pas recevoir nos assurés ? Nous les avons appelés. Nous ne pouvions pas traiter certains dossiers ? Nous avons simplifié nos procédures d’échanges dématérialisés. Nous étions loin de nos assurés ? Nous avons créé le contact par des appels sortants. Des activités n’étaient pas dématérialisées ? Les managers se sont rendus sur site pour numériser des centaines de pièces pour permettre à leurs agents de continuer à travailler. L’activité n’était pas prioritaire ? Les agents se connectaient en horaires décalés…
Nous avons bon nombre d’exemple à citer et nous ne sommes pas sur des cas anecdotiques mais bien sur une réalité de travail.
Nos collègues ont assuré leurs missions, avec sérieux et empreints d’une certaine fierté. Face à l’impossibilité d’être doté d’ordinateurs professionnels, ils ont utilisé sans hésitation leur matériel personnel, certains ont acheté un ordinateur pour pouvoir travailler.
Les équipes de direction des organismes ont toutes reconnu l’engagement de leurs salariés et le ministre de tutelle nous a adressé ses remerciements.
Mais tout cela n’aura finalement servi à rien. Ou pour le moins n’aura pas été suffisant pour vous, notre employeur.
Car aujourd’hui, Monsieur le Directeur il nous est reproché de n’avoir fait que notre travail. Et c’est sur cet argument fallacieux que vous vous basez pour justifier de l’attribution de la prime COVID à seulement 20 % des salariés de la branche.
Ce ne sont pas des arguments pour justifier du versement que nous voulons, mais les arguments pour justifier le non-versement à 80% des agents.
Comment pouvez-vous créer une telle injustice ?
Quelle image avez-vous donc de nous tous pour ainsi tourner le dos à nos efforts, nous qui sommes sortis de nos zones de confort pour réinventer nos méthodes de travail tant collectives que personnelles, nous qui avons fait preuve d’une solidarité sans faille entre nous et avec nos assurés, nous qui avons souffert comme l’ensemble du pays de cette crise ?
Comment pouvez-vous accepter. M. le Directeur que cette injustice soit susceptible d’être accentuée au niveau local ? L’UCANSS a abandonné son rôle de protection de l’unicité de notre institution et vous abandonnez l’unicité de la branche.
Comment pouvez-vous accepter que des organismes restreignent encore plus les critères nationaux déjà bien exigus ?
Comment pouvez-vous accepter que des catégories entières de personnel soient purement et simplement écartées de l’attribution de cette prime ?
Comment avez-vous pu décider de diviser ainsi le personnel de la branche ?
Nous ne demandions pas que chacun reçoive à égalité cette fameuse prime mais qu’au moins chacun fut récompensé à sa juste valeur car c’est toute l’institution qui a tenu, c’est tout un pays qui a tenu, jusqu’à celui qui est resté chez lui sur demande des autorités.
La Délégation du SNFOCOS : Sabine Vavasseur, Virginie Prévautel, Pascal Servent et Karim Larnaout