Monsieur le Directeur Général, Madame, Messieurs,

Lorsque la nouvelle classification a été présentée, on nous a promis attractivité et fidélisation. On nous a vendu de beaux lendemains : une reconnaissance professionnelle enfin à la hauteur de nos qualifications, une carrière progressiste, une justice salariale. Un an plus tard, le bilan est cinglant : nous avons hérité d’une chimère managériale.

Une classification qui tue l’espoir

Qui a demandé la suppression des points de compétence pour les agents confirmés ? Qui a osé rogner les carrières de ceux qui ont bâti cette institution ? Ce choix relève de l’indécence institutionnelle. Certains de nos collègues restent bloqués au niveau 3 après 25, 30 ans de service. D’autres patientent 40 ans avant d’atteindre le niveau qui correspond déjà à leur qualification.

C’est un message clair : votre engagement, nous ne le reconnaissons que du bout des lèvres.

Contrôleurs : au cœur de la lutte contre la fraude, aux marges de la considération

Parlons des contrôleurs CAF. Depuis 1992. Trente-trois ans qu’ils restent bloqués au niveau 5B, pendant que la classification crée les niveaux 5C et 6. Trente-trois ans qu’ils maîtrisent des compétences croissantes – Bac+3, protocoles, analyses bancaires pointues, outils numériques multiples – sans jamais que l’institution n’en tienne compte.

Pas de prime d’impact MDR, pas de prime d’itinérance, pas de prime de vérification. Pas de reconnaissance de la pénibilité. Pas même une indemnité de télétravail. Les disparités entre CAF s’aggravent sans justification, tandis que ces agents, derniers gardiens des deniers publics, sacrifient leur santé sur l’autel du contrôle.

On leur demande d’éradiquer la fraude. On leur confie la responsabilité de protéger l’intégrité du système. On attend qu’ils se mobilisent sans relâche. Et on leur répond par le silence d’une bureaucratie sourde et hautaine. Le SNFOCOS l’affirme avec force : cette injustice a assez duré.

Travailleurs sociaux : les oubliés du Ségur qui ne doivent plus l’être

Une trahison de plus reste celle infligée aux 3 500 travailleurs sociaux de la Sécurité sociale, dont les trois quarts sont des assistants de service social. L’État vante la revalorisation Ségur pour tous, puis découpe les périmètres d’éligibilité avec la précision d’un scalpel pour les exclure. C’est insultant.

Un écart de 500 euros nets mensuels avec leurs homologues des conseils départementaux. De 1 000 euros en fin de carrière. Ces femmes et ces hommes diplômés à Bac+3 exécutent les mêmes missions de prévention et de traitement social que leurs collègues du secteur associatif ou territorial – qui, eux, touchent la prime Ségur.

La COG Famille elle-même réaffirme l’importance de l’action sociale des CAF. L’Assurance maladie s’appuie davantage sur le service social pour la prévention de la désinsertion professionnelle. Les travailleurs sociaux font davantage, reçoivent moins, et voient l’avenir se fermer. À ce rythme, il faudrait 40 ans pour tous passer au niveau 6 – 40 ans d’attente dans une carrière qui ne durera qu’une vie !

Pragmatisme, fermeté, mobilisation

Le SNFOCOS est pragmatique et non résigné. Nous refusons l’écran de fumée des futures classifications incertaines. Nos exigences sont claires, immédiates et sans langue de bois :

Pour les contrôleurs : passage immédiat au niveau 5C, accès au niveau 6 après dix ans de pratique, primes d’impact et d’accueil non négociables.

Pour les travailleurs sociaux : attribution de la prime Ségur, accès direct au niveau 6, reconnaissance enfin égale à celle du reste de la profession.

Pour la classification : planification réelle des parcours.

Cinq millions d’euros sur la masse salariale totale, c’est 0,1%. Le véritable obstacle, c’est la volonté politique. Elle doit venir de Bercy et c’est au Comex de la négocier.

À tous ceux qui souffrent du silence de cette institution : vous ne serez plus jamais seuls.

Ensemble, avec le SNFOCOS, nous forcerons la porte fermée de la reconnaissance. La justice ne se négocie pas, elle se reprend.

La délégation du SNFOCOS