Monsieur le Directeur Général,
Nous souhaitons pour l’Assurance Maladie une réelle ambition et la réussite dans toutes ses missions essentielles à nos concitoyens
Pour cela, elle doit avoir les moyens de cette ambition.
Sur le tracing, le semblant de souplesse valorisé par la CNAM dans la négociation de l’avenant COG vient de disparaitre. Pourtant, une 5e vague vient remobiliser les équipes sur le tracing. A cet égard, dans certaines caisses, les collègues mobilisés sur le « Allez vers » se voient informer qu’ils ne sont pas éligibles à la prime téléphonique, alors même qu’ils assurent des permanences téléphoniques. Nous demandons à la CNAM de rétablir les salariés dans leurs droits et de garantir l’égalité de traitement.
Dans les accueils et les plateformes téléphoniques, le turn over et l’absentéisme ne cessent de se pérenniser. Le mal être au travail, la perte de sens, les remises en question quant à son rôle social aboutissent à ce que de nombreux agents n’hésitent plus à dire qu’ils se portent mieux loin des collectifs de travail sur site et réclament des ruptures conventionnelles, ou font des abandons de poste.
Dans les services de production, ce sont les mêmes maux. Face à l’absence de solution, au manque de perspectives d’évolutions professionnelles, notamment dûs à une GPEC défaillante et à des politiques de formation manquant de moyens et/ou d’ambition, les collègues qui ne veulent pas quitter l’institution revendiquent du télétravail à 100%.
Le carcan des COG, des CPG et de la RMPP démontre chaque jour ses limites. La situation connue dans les autres services publics et dans la fonction publique, avec un défaut d’attractivité et une fuite des personnels face au manque de moyens et de reconnaissance, se retrouve dans la Branche Maladie et plus largement à la Sécu comme en témoigne le fait que le besoin de recrutement soit passé de 10000 à 15000 par an, malgré les nouveaux outils qui devaient offrir des gains de productivité.
Nous rappelons ici la position du SNFOCOS et plus largement de Force Ouvrière : nous sommes opposés à la précarisation du personnel et insistons pour que les dispositions conventionnelles prévoyant la titularisation et encadrant le recours aux CDD soient respectées
Le SNFOCOS vous demande des moratoires de restitution chaque fois que les gains de productivité escomptés ne sont pas au RDV. La valeur humaine ne doit plus se peser comme un coût.
A cet égard, alors même que le niveau des coûts de gestion de la sécurité sociale est si bas qu’il est mis en avant pour justifier un projet de Grande Sécu que nous condamnons, nous rappelons que ce faible coût de gestion tient surtout à la faiblesse du niveau de rémunération du personnel et que depuis des années nous réclamons la revalorisation de la valeur du point et la fin de la RMPP.
S’agissant de la politique d’accueil de la branche, nous insistons pour que l’accueil physique perdure et demeure la règle et pour que, dans l’esprit du programme Service public +, le choix de la modalité d’accueil ne soit pas fait par défaut par la CNAM, mais soit bien laissé à la main des assurés. C’est un engament pris par le DG de la CNAV, nous veillerons à ce qu’il se matérialise et nous souhaitons que la Branche Maladie soit sur la même stratégie. C’est d’autant plus vrai pour la frange d’assurés qui se trouvent en détresse sociale ou numérique (la CNAM néglige encore trop l’illectronisme), pour lesquels les services digitaux ne sont pas adaptés (y compris en raison de la barrière linguistique).
Monsieur le Directeur, la Branche Maladie, son personnel et les assurés méritent mieux et nous vous demandons de faire entendre raison à la tutelle pour que le verrou financier se desserre enfin.
Chafik EL AOUGRI, Secrétaire National du SNFOCOS en charge des affaires juridiques, de la formation professionnelle et de l’assurance santé complémentaire