Lors de L’INC retraite du 2 juillet 2020, le SNFOCOS a fait une déclaration concernant l’attribution de la Prime COVID venant ainsi renforcer notre prise de parole lors de la réunion d’information du 29 juin 2020.
L’ensemble des organisations syndicales s’est exprimé sur le sujet et ont toutes rappelé leur demande d’une véritable négociation interbranche sur le sujet.
Le Directeur de la CNAV ainsi que le DRH ont apporté leurs éclairages qui ne nous ont pas forcement apporté beaucoup de lumière.
Le taux de 15 à 20% a été décidé au regard d’un retour de l’ensemble des caisses qui ont été interrogées sur le potentiel d’agents répondant aux critères et donc susceptibles de bénéficier de la prime. Sur cette base, la CNAV a donc déterminé le pourcentage national d’attribution et réparti l’enveloppe nationale entre les organismes en envoyant à chacun le nombre de primes susceptible d’être versé. Nous sommes face à un marché de dupe, puisque les organismes locaux peuvent finalement décider de se baser sur d’autres critères, soit pour attribuer la prime soit pour ne pas l’attribuer.
Pour exemple, les services de production retraite ne sont pas visés par les critères nationaux mais certaines CARSAT pourraient choisir de les intégrer ou encore, les managers qui sont visés dans les critères nationaux et qui peuvent être exclus localement.
A ces situations, la Direction nationale ne voit aucun inconvénient estimant que les organismes ont des physionomies différentes, ont vécu différemment la crise et peuvent donc apporter des réponses différentes.
Le Directeur de la CNAV a déclaré assumé son positionnement pour la branche estimant que nous avions continué notre activité sans avoir été directement impactés par la crise à l’inverse des autres branches.
Le SNFOCOS assume aussi son positionnement. 92 % de télétravailleurs, 80% de non-bénéficiaires de la prime : le compte n’y est pas. »
Le deuxième point essentiel abordé lors de cette INC Retraite portait sur la mutualisation-externalisation des appels téléphoniques entrants, point qui a fait l’objet d’interventions syndicales montrant l’inquiétude particulièrement forte des agents des organismes.
En effet la branche Retraite a développé depuis plusieurs années une action de mutualisation d’appels entre les Caisses, mais aussi un projet d’externalisation d’environ 20% des appels considérés comme « non techniques » dont le traitement ne ferait pas partie du « cœur de métier ».
Or, autant l’on pourrait admettre qu’une mutualisation des appels, au travers d’une plateforme nationale, permet effectivement de mieux garantir une continuité de service, en quantité et en qualité, du fait que ce sont des personnels de l’Institution qui apportent une première réponse aux assurés, autant l’externalisation va à l’encontre des intérêts des assurés et de l’Institution.
Tout d’abord à l’encontre des intérêts des assurés car la réponse est effectuée par des salariés qui ne maîtrisent pas les sujets, ni institutionnels ni techniques, et, en cela, ne peuvent que répondre partiellement, voire de manière erronée.
En effet, il n’y a pas d’appels téléphoniques entrants qui ne relèveraient pas du « cœur de métier ».
Car, souvent, même au travers d’une demande simple, il est nécessaire de percevoir la globalité de la situation d’un assuré de façon à l’orienter correctement, même s’il ne s’agit pas tout le temps de lui apporter une solution technique immédiate.
A cette fin, il faut un personnel formé et connaissant bien les services techniques des Carsat.
A l’heure où l’on parle de « récupérer » des assurés qui, du fait de leur isolement ou de l’opacité de nos mécanismes institutionnels, ne font pas valoir leurs droits, il est clair que cette externalisation ne va pas dans le bon sens.
Puis à l’encontre de l’intérêt de l’Institution également, car la logique qui sous-tend cette externalisation est purement comptable et augure mal du devenir de l’utilisation des gains de productivité !
La Cnav montre régulièrement, lors des INC, que la Branche avance rapidement vers la dématérialisation (par exemple des demandes de retraite en ligne) ou la numérisation, ce qui, en soi, révèle une réelle, et intéressante, adaptation aux outils modernes.
Cette adaptation n’est pas critiquable, au contraire, mais elle peut induire des effets pervers sources de fortes inquiétudes, notamment en termes d’emploi.
Ainsi, les nouvelles technologies amènent une augmentation de la productivité qui s’est traduite, hélas, du point de vue budgétaire, par une diminution de la masse salariale de 1,41% entre 2018 et 2019, alors qu’au même moment le GVT augmentait (insuffisamment d’ailleurs) de 1,44%.
Les emplois diminuent donc de manière massive, et les salaires se tassent, dans la branche Retraite.
De son côté le télétravail pendant la pandémie a amené, lui aussi, une augmentation de la productivité et une diminution des stocks, ce qui ouvre probablement la perspective d’une ouverture plus large du télétravail dans le futur en espérant pérenniser ces gains de productivité.
Après tout, on peut discuter de cela, du moment qu’on apporte des garanties en termes de conditions de travail, d’indemnisation, d’emploi, d’évolution de carrière etc…
Mais nous voyons bien que le télétravail, comme la dématérialisation, et l’externalisation, vont se traduire par une diminution drastique des effectifs, puisque le but, au travers tout cela, est de diminuer les coûts de gestion, et le nombre de salariés dans l’Institution.
Le SNFOCOS, sans s’opposer bien évidemment à la dynamique technologique, n’acceptera pas que le personnel fasse les frais du « progrès ».
Tout progrès doit en effet bénéficier aussi bien aux assurés, par le déploiement de meilleurs services, qu’aux salariés de la Branche par le maintien de l’emploi ainsi que par l’amélioration des conditions de travail et de salaire !
Sabine Vavasseur et Pascal Servent, Secrétaires nationaux du SNFOCOS en charge de la Branche Vieillesse