Une INC retraite s’est tenue le 30 avril dernier. Deux points étaient à l’ordre du jour : la satisfaction des assurés d’une part et les leviers d’engagement des collaborateurs de la branche d’autre part.

 

En prélude au traitement de ces deux points, le Directeur Général de la CNAV, M. VILLARD, a répondu aux déclarations préalables des organisations syndicales. Ce fut notamment l’occasion pour lui de préciser et/ou de rappeler que :

-Les CDD restent une force de renfort au sein de la branche retraite et ils sont toujours financés par la masse salariale des organismes locaux. Chaque organisme dispose d’une visibilité via le dialogue de gestion et c’est à la direction locale de piloter sa masse salariale et de l’allouer.

-Le développement et la mise en place de SYRCA n’ont pas été accompagnés par des restitutions de postes, bien au contraire la masse salariale a augmenté en 2023 et en 2024 avec davantage de salariés dans la branche retraite. SYRCA est un outil propriétaire de la branche, fait pour et par la branche retraite, sans externalisation. Tous les outils métiers sont d’ailleurs développés en interne.

-Sur le service rendu, il maintient que le tout numérique ne doit pas être et n’est pas la cible de la branche retraite, laquelle a pour objectif d’aboutir à 1 million de RDV/an.

-Sur la diminution des surfaces de travail, c’est une politique assumée par la Branche qui vise à diminuer son empreinte carbone.

 

Sur la satisfaction des assurés, la CNAV précise que c’est un institut de sondage qui réalise le baromètre. Il est précisé que :

-Les retraités interrogés sont ceux qui ont récemment fait liquider un droit propre et qui donc ont été récemment en contact avec la branche retraite

-Les actifs sont quant à eux ceux qui ont commencé une démarche d’un droit de liquidation.

Il apparait que plus le parcours a été digital, plus l’assuré a exprimé de la satisfaction et que les travailleurs indépendants sont moins satisfaits que les travailleurs salariés.

S’agissant du recours à un prestataire externe pour traiter les appels de niveau 1, M. VILLARD précise que cela ne concerne que 20% des appels, qui interviennent surtout le lundi matin. Il ajoute que cela permet à la branche de maintenir un haut niveau de taux de réponses. Tout en reconnaissant que c’est un débat légitime, qui s’est tenu au niveau du Conseil d’administration de la CNAV avant même son arrivée, il explique que l’alternative serait de recourir au déport sur le niveau 2, c’est à dire directement sur les techniciens retraite. Or à l’époque, il y avait eu une revendication forte visant à mettre fin à cette pratique irritante pour le personnel concerné.

 

Sur les leviers d’engagement des collaborateurs de la branche, il faut d’emblée dire que le contenu de la présentation ne correspondait pas aux attentes que portait l’intitulé. Nous attendions des éléments sur la reconnaissance du personnel et nous avons eu des indicateurs : sur les effectifs (plus de 14 000 salariés, CDD compris, à fin 2024 ; 82,7% de taux de présence 2 ans après embauche, des taux d’absentéisme présentés comme stable par rapport à 2023…).

En revanche, aucun élément sur la rémunération et notamment sur l’harmonisation des mesures de transposition de la classification. Là-dessus, M. VILLARD explique que l’employeur a une vraie latitude et qu’il croit en la force du dialogue social local. Quand à M. FRITEAU, il a expliqué que la branche a pu positionner en accord avec les employeurs la filière managériale à partir du niveau 6 et la filière d’expertise technique, mais qu’il y a des travaux en cours au niveau local par exemple sur une filière de gestionnaire paye et administration du personnel, la filière achat ou la filière audit qui ne sont pas des emplois repérés. Ce n’est donc pas de la transposition directe mais pour lui, elle a vocation à être la plus juste possible dans le cadre des politiques salariales.

 

Au final, cette INC a de nouveau témoigné de l’écart entre les attentes des organisations syndicales et du personnel d’une part, et la CNAV d’autre part. La reconnaissance salariale que mérite le personnel ne semble toujours pas à l’agenda de la Caisse Nationale comme en témoigne notamment l’absence d’échanges sur la classification et sa transposition. Pour le SNFOCOS, le principal indicateur et le principal levier d’engagement du personnel résident dans la reconnaissance salariale que le personnel mérite via une revalorisation significative de la valeur du point.

Chafik El Aougri