Monsieur le Directeur Général,
Nous sommes réunis aujourd’hui pour une INC retraite. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’ordre du jour nous étonne, pour ne pas dire plus dans le contexte que connaît la branche depuis de nombreux mois.
En effet, vous avez mis à l’ordre du jour deux points :
Le premier, sur la satisfaction des assurés.
Le second, sur les leviers d’engagement des collaborateurs de la branche.
Sur le terrain, nous constatons que la satisfaction des assurés est en déclin depuis le lancement de l’outil SYRCA, comme le moral du personnel. Et pour cause, les retards dans le traitement des dossiers et la hausse significative du nombre de dossiers à effectif au mieux constant, quand ce n’est pas à effectif restreint, ne peut satisfaire ni les assurés ni le personnel attaché à sa mission de service public. La hausse des incivilités et le recours au droit d’alerte dans plusieurs CARSAT en sont des illustrations.
Et que dire des leviers d’engagement du personnel ? Le SNFOCOS n’a pas signé la classification proposée aux employés et cadres car elle ne répondait pas aux attentes du personnel et qu’elle nous faisait notamment craindre des effets de tassements salariaux. Le personnel, dont l’investissement est sans faille, attend toujours la reconnaissance salariale qu’il mérite depuis des années. Malheureusement, ni cette classification, ni la pseudo négociation salariale pour les années 2024 et 2025 qui s’est soldée par une énième absence de mesure salariale générale (notamment de revalorisation de la valeur du point), ne viennent offrir des signes concrets de reconnaissance au personnel. A ces indicateurs dégradés s’ajoutent des conditions de travail en berne : diminution des surfaces de travail (avec pour corollaire le déploiement des bureaux partagés), surcharge de travail (liée à la conjonction de la hausse du nombre de dossiers, à l’absentéisme et au turn over), mise en inaptitude (partielle ou totale)…
Quel est votre réel dessein pour la branche et son personnel ? Cette question se pose d’autant plus que nos directions nous apprennent que les budgets pour le recrutement de CDD au second semestre sont bloqués par le national et que les CARSAT doivent autofinancer les CDD et les heures supplémentaires sur cette période qui comprend la période des vacances estivales, ce qui ne manquera pas d’augmenter le stock de dossiers à traiter par nos collègues.
Vous qui êtes à la fois notre Directeur Général et un membre du COMEX de l’UCANSS, pensez vous sincèrement que le personnel de la branche travaille dans de bonnes conditions et que son travail et son investissement quotidien sont reconnus à leur juste valeur ?
Pour le SNFOCOS, un point sur les outils informatiques tant sur le volet dotation que les logiciels, et l’intégration de l’IA et le parc immobilier doivent être inscrits à l’ordre du jour d’une prochaine INC.
En outre, une forme de bilan social permettant de faire un point sur les mesures de transposition serait opportun afin de s’assurer du respect des dispositions inscrites dans l’accord classification et ses annexes, et surtout de l’homogénéité des actions menées par les employeurs.
En effet, il nous est remonté des différenciations dans les politiques locales qui pourraient aboutir à des traitements différenciés d’une caisse à l’autre pour des emplois pourtant identiques. Par exemple, une caisse envisagerait de passer tous les managers opérationnels au niveau 6, une autre envisagerait de passer tous ses conseillers retraite au niveau 4B. Sans parler de la situation de nombreux cadres, notamment techniques, qui sont déjà au plafond du niveau prévu dans l’annexe 1 de l’accord sur la classification sans possibilité d’évolution, voire qui sont déjà au-dessus du plafond. Cette classification ne récompense absolument pas la fidélité du personnel, notamment de l’encadrement bien au contraire. Sur le terrain, elle crée déjà des tensions entre les personnels « historiques » et les derniers entrants.
Chafik El Aougri