2020 semble s’inscrire comme une année historique pour la Sécu.

Après des années de sécu bashing et avoir été menacée dans ses fondements par le rapport LECOCQ puis par le projet de réforme des retraites, voici que la Sécu retrouve grâce auprès de nos « élites » gouvernantes. C’est qu’entre temps, la France a connu une crise sanitaire inédite au cours de laquelle la Sécu a démontré que, malgré son âge, elle demeure la plus agile et la plus efficace des « administrations ».

Mise à l’épreuve dès les premiers jours du confinement, elle a su concilier protection du personnel et continuité des missions du Service Public : le versement des prestations a été effectué par tous les organismes, évitant ainsi une crise dans la crise.

Mieux, elle a su répondre aux nouveaux besoins : création d’un nouveau service dans les URSSAF, versement d’indemnités journalières dérogatoires dans les CPAM, versement de nouvelles aides dans les CAF, création d’un nouveau service d’appel dans les CARSAT… chaque branche a su apporter sa contribution pour montrer que la Sécu est là !

Le succès de cette mise à l’épreuve explique surement 2 choix politiques forts :
– D’abord, la mission de tracing a été confiée aux CPAM
– Ensuite, une nouvelle branche de la Sécurité sociale va être créée dès cette année pour enfin couvrir la perte d’autonomie.

Toutefois, le découvert de l’ACOSS passe désormais à 90Mds d’euros, la dette de la CADES augmente à 136Mds d’euros (ce qui s’accompagne d’un recul à 2033 de sa date d’extinction), et le volume des cotisations va mécaniquement diminuer face au recul des embauches, à la baisse de la masse salariale et aux risques sur l’emploi.

Le SNFOCOS demeure vigilant : le financement de nos missions demeure incertain mais d’ores et déjà, il faut s’attendre à ce que le personnel demeure la variable d’ajustement. L’UCANSS le répète : les Caisses de l’Etat sont mises à profit ailleurs, le COMEX n’ira pas demander d’enveloppe supplémentaire pour le personnel, notamment pour étoffer le budget dévolu à la classification.

Si la reconnaissance du personnel demeure absente, le SNFOCOS ne manquera pas d’appeler le personnel à se mobiliser pour se faire entendre.

Alain Gautron, Secrétaire général du SNFOCOS