Les données sur l’emploi à la sécurité sociale présentées par l’UCANSS en Commission Paritaire Nationale Emploi et Formation Professionnelle (CPNEFP) le 7 octobre 2020 montrent une évolution des effectifs toujours orientée à la baisse en 2019 (-0,1%) malgré un volume de recrutements en CDI revenu à un niveau comparable à celui observé en 2015 après des années de fortes baisses dues à la fin de la COG de 2013-2017 et au début de celle de 2018-2022. On constate parallèlement une poursuite de la baisse du nombre de départs en retraite en raison essentiellement des évolutions réglementaires en matière de calcul des pensions de retraite complémentaire (mise en place du coefficient de solidarité).

Autre fait marquant, la progression des métiers de pilotage et de contrôle et à l’inverse une décroissance de 24% des métiers de la famille « information et communication » (secrétaires, documentalistes, techniciens réalisateurs de supports de communication). Les métiers de la famille professionnelle « gestion des situations clients » représentent 39% de l’effectif global du régime général.

L’évolution des effectifs :

  • La démographie :
  • 148 707 salariés (CDI+CDD) en 2019 dont 140 854 CDI contre 141 011 en 2018. Depuis 2015, le nombre de salariés CDI a baissé de 5,2%, ce qui représente une diminution de 1% des effectifs en moyenne chaque année. Alors que, dans le même temps, le volume des embauches de CDD a augmenté de 18% en moyenne sur les cinq dernière années (6 175 embauches en 2014 – 7 853 en 2019).

La répartition des effectifs reste stable, la Branche Maladie employant près de 50% des effectifs (23% pour la Famille, un peu plus de 9% pour les UGECAM et la Branche Recouvrement et 8,6% pour la Branche Retraite).

  • 299 organismes en 2019 (contre 384 en 2013). Cette baisse du nombre d’organismes est le résultat de fusions d’URSSAF, du rattachement des 20 DRSM à la CNAM et de la suppression des 7 Centres Informatiques de la Branche recouvrement et l’intégration de leurs personnels au sein de l’ACOSS.
  • 17,4 ans d’ancienneté moyenne institutionnelle. (19,5 ans en 2014). Cette baisse est la résultante du nombre important de départs à la retraite ces dernières années.
  • 45,1 ans d’âge moyen. On observe un rajeunissement de la population depuis 2014 et ce plus particulièrement dans les Branches Maladie et Retraite pour lesquelles l’âge moyen a baissé de 0,9 et de 0,5 an respectivement. La part des salariés de 50 à 59 ans diminue au profit de celle des 40 à 49 ans, ce qui tend à rééquilibrer la pyramide des âges. Par contre, celle des plus de 60 ans est en augmentation en raison du recul de l’âge de départ à la retraite et à l’opposé de la pyramide, la part de salariés de 20-30 ans est toujours assez faible, ce qui est un enjeu de recrutements important pour l’Institution.
  • Hausse de la part des cadres (de 35,3% en 2014 à 37,8% en 2019) et augmentation du niveau de qualification des employés : la part des salariés de niveau 4 était de 49,2% en 2014, elle est de 52,2% en 2019.
  • Mouvements de personnels :
  • 6 708 entrées en CDI en 2019 contre 3 427 en 2018 après 8 458 en 2017. Le volume d’entrées en 2019 retrouve donc un niveau tel que ceux observés en 2015 et 2016 (6 072 et 6 708) après des années atypiques en raison des fins et débuts de COG de 2013-2017 et 2018-2022 qui provoquent des évolutions au regard des orientations voulues par la tutelle et non des besoins.
  • Le nombre de départs baisse en 2019 malgré l’augmentation inquiétante du nombre de démissions (+3,2 points) et de licenciements (+2 points). Cela s’explique avant tout par une forte baisse des départs à la retraite (4 003 en 2019 contre 5236 en 2018) due d’une part à l’évolution de la pyramide des âges (les classes d’âges de 50 à 59 ans étant fortement parties à la retraite ces dernières années) mais aussi et surtout par les modifications réglementaires pour le calcul des pensions de retraites complémentaires.
  • La mobilité inter-organisme est toujours très faible avec un taux de 0,76% en 2019. Le taux de 2018 était totalement atypique (0,40%) et est lié au début de la COG 2018-2022 qui avait bloqué les recrutements et mouvements de personnel.
  • Rémunération :
  • Une progression du salaire moyen de 0,4% en euros courants (37 383 euros bruts annuels) contre une inflation de 1,1% en moyenne annuelle pour 2019.
  • Une hausse de la rémunération moyenne des personnels en place (RMPP) de 1,49%, ce qui correspond aux objectifs fixés aux Branches.
  • Un tiers des salariés recrutés a vu son expérience et ses compétences acquises antérieurement valorisées par l’octroi de points supplémentaires à l’embauche par rapport au coefficient de qualification proposé.
  • Responsabilité sociale de l’employeur :
  • La part des femmes dans l’Institution est passée de 76,4% en 2009 à 78,4% en 2019.
  • La part des hommes au sein des catégories professionnelles s’accroit avec le niveau hiérarchique. Ces répartitions des effectifs ont un impact sur les rémunérations hommes-femmes : la rémunération moyenne des femmes est inférieure de 16% à celle des hommes. En effet, les femmes occupent 84,7% des postes d’employés contre 62,5% des postes de cadres 8 et 9 et 51,6% des postes d’agents de direction. On observe néanmoins, une progression de ces taux depuis quelques années. Le taux de féminisation augmente de 6,9 points pour les cadres de niveaux 8 et 9 entre 2009 et 2019, de 11 points pour les agents de direction et de 8 points pour les personnels des établissements de 9E à 12E. A l’opposé, il diminue pour les informaticiens niveau IA à IVB et pour le personnel des établissements de niveau 1 à 4.

Il est à noter un écart de salaire hommes-femmes lié à l’âge : alors que le salaire moyen des femmes est inférieur à celui des hommes de 8% pour les salariés de 26 à 35 ans, cette différence est de 20% pour les salariés de 55 ans et plus. L’employeur nous explique ce constat en partie par une moins grande mobilité des femmes. A la lecture des données sur les mesures individuelles, il est évident que les femmes bénéficient moins de parcours professionnel (6,3% de femmes ayant changé de niveau de qualification contre 7,4% des hommes), elles bénéficient plus de points de compétence. Ces chiffres sont renforcés par le fait que les femmes sont majoritaires dans les salariés à temps partiels (1 femme sur 5 exerce à temps partiel contre 5,1% des hommes), salariés nettement moins favorisés dans les propositions de parcours professionnels (3,5% contre 7,1%).

  • Le taux de salarié en situation de handicap progresse : le taux d’emploi direct est de 6,14% en 2019 contre 6,01% en 2018. 85,8% des organismes de plus de 20 salariés ne versent pas de contribution Agefiph.

Virginie Roche, Membre SNFOCOS de la CPNEFP