Résistance : La Sécu brûle et « nous » regardons ailleurs !

Un premier avril 2021 (et ce n’est pas un poisson ou alors…une baleine) deux ministres (Santé et solidarité d’une part – Comptes publics d’autre part) et un secrétaire d’Etat (chargé des Retraites et de la santé au travail) ont paraphé une lettre de « mission portant sur des enjeux d’intérêt commun aux branches du RG dans la perspective du renouvellement en 2023 des COG des caisses nationales du RG ». L’importance de la mission est telle que la lettre est directement adressée aux cheffes de l’Inspection Générale des Finances (IGF) et de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS).

Que lit-on dans cette ATTAQUE sans précèdent contre la Sécurité Sociale et son personnel ?

Je cite : Cette mission « aura pour objectif d’examiner et de proposer des pistes d’amélioration de la performance des organismes de sécurité sociale sur des axes TRANSVERSAUX au régime général, et qui pourraient être reprises dans la COG en cours de renégociation du régime agricole ».

C’est le revers de la médaille du pseudo « quoi qu’il en coûte » car les auteurs de cette lettre précisent ce qu’il faut comprendre (ou plutôt ce qu’il faudra faire apparaitre dans le rapport) car les fameuses pistes d’amélioration devront permettre de :

  • crédibiliser la mobilisation d’économie de gestion SUPPLEMENTAIRES sur la période de la prochaine COG
  • insister plus particulièrement sur les problématiques transverses interbranches (implantation territoriale, organisation des réseaux, stratégie immobilière…).

Le personnel du RSI est à peine intégré au régime général que déjà se profile le retour des mutualisations et des « évolutions des réseaux », notamment des fonctions support ou de certaines fonctions métiers.

La lettre de mission ne manque toutefois pas de surprendre puisqu’elle promeut tout à la fois les « synergies entre les CPAM et les CAF » (la fusion de la CPAM et de la CAF de Gap feraient-elles des émules ?) et la consolidation de « la présence d’organismes à l’échelle départementale dans les branches maladie et famille ».

Mais ce n’est pas tout car, cerise sur le gâteau, s’agissant des ressources humaines, la mission « s’interrogera d’abord sur la dynamique des négociations sociales dans le contexte de l’échec des négociations sur une nouvelle classification, et fera des recommandations sur les voies et moyens de redonner un espace et des leviers pour la négociation sociale ».

Ce 1er avril 2021, les ministres étaient bien distraits. En effet, comment parler du dialogue social sans les acteurs MAJEURS que sont les organisations syndicales représentants le personnel ?

Cela commence mal quand on parle de dynamique.

Mais que dire de l’UCANSS qui, je cite encore : « peine souvent à prendre toute sa place dans le dispositif aux côtés des caisses nationales. La mission s’interrogera sur les raisons de ces difficultés…»

Une question : est-ce la chronique d’une mort annoncée ?

Je constate que l’UCANSS, tout comme les ministres, n’a pas cru devoir informer les organisations syndicales de cette mission.

Une question : transparence- confiance vis à vis des partenaires sociaux ?

Ironie de l’histoire : cette semaine nous apprenions que de grands groupes attribuaient à leurs collaborateurs deux jours de congés supplémentaires en geste de remerciements pour leur action durant la crise COVID mais aussi pour leur permettre de prendre soins de leur santé mentale et physique.

Avec notre Confédération, le SNFOCOS combat cette politique d’austérité contraire aux intérêts des assurés sociaux et de l’ensemble du personnel de la Sécu.

Chers collègues notre avenir est en jeu. Il faut relever la tête et résister !

 Le SNFOCOS exige d’être entendu par la mission IGF IGAS.

« Chaque sentinelle est responsable de tout l’empire » – St Exupéry

 Alain GAUTRON

Secrétaire général du SNFOCOS