Après l’article du 14 octobre , suite à l’audition de Force Ouvrière par l’IGAS et l’IGF dans le cadre de leur lettre de mission, revenons sur un point longuement évoqué lors de cet échange préparatoire à la sortie du rapport : les accueils et les implantations géographiques de nos organismes de Sécu.
Nous avons rappelé le nombre de salariés perdus par la Sécu depuis les dernières COG et les problèmes que cela pose en termes d’accueil ou de traitement des dossiers.
Avec à l’appui des exemples ubuesques comme celui de la Cour des comptes qui reproche à la Branche retraite le manque de salariés et de formation qui ont entraîné des retards et des erreurs mais qui dans le même temps reproche de ne pas aller assez vite dans la suppression des postes !
Autre exemple, celui des accueils où les assurés et allocataires ne sont plus reçus que sur RDV et, l’exemple nous a été rapporté, pour se voir expliquer comment fonctionne internet et le site web de la caisse plutôt que les renseigner sur leur dossier.
Nous avons affirmé que le service numérique n’est pas la seule réponse notamment pour les populations fragiles qu’évoque la lettre de mission. Les gains de productivité générés par la dématérialisation doivent être redéployés avec des services qualitatifs en termes d’accueil, d’accompagnement et d’attention aux assurés, aux allocataires ou aux cotisants.
Nous sommes revenus aussi sur les accueils communs CAF/CPAM où nous avons indiqué que ces accueils ne peuvent être que des orientations vers les services concernés, maladie ou famille. Un discours superficiel que l’on entend ici ou là (notamment lors de la fusion de la CAF et de la CPAM de Gap) peut faire croire qu’un technicien maîtrise toute la législation de la branche famille et de la branche maladie. Seuls ceux qui ont pour dessein des gains de productivité en fusionnant des caisses peuvent laisser entendre cela.
Nous avons ramené le débat sur les territoires pour lesquels la lettre de mission entretien un flou entre sa volonté de conserver voire remettre des services publics dans les territoires mais qui pour cela s’appuie sur les maisons de France Services qui ne répondent pas aux attentes des assurés sur la réponse très technique qu’ils attendent dans la gestion de leur dossier.
La polyvalence érigée par certains, que ce soient des salariés ou même des organismes fusionnés, est un leurre dangereux. Si la lettre de mission demande un bilan quantitatif des implantations de ces maisons, nous en demandons un bilan qualitatif.
D’autre part nous avons précisé que ces bonnes résolutions d’implantations territoriales viennent après la fermeture de nombreux centres de Sécu dans les petites villes.
Nous avons donc demandé l’arrêt des fermetures des caisses locales et rappelé les exemples très récents sur lesquels nous sommes intervenus : fermetures programmées des sites du service médical de Saint-Dié, Verdun, Châlons-en-Champagne ou encore très récemment le site de Mantes-la-Jolie et rappelons notre combat pour sauver le site URSSAF de Dieppe.
Nous avons fait aussi le rapprochement avec la MSA qui est passée de 80 caisses locales à 35 et dont la nouvelle COG demande encore plus de sacrifices. Le rapport est attendu à la fin de l’automne.
Eric Gautron, Secrétaire Général du SNFOCOS