Le 19 avril dernier, se tenait une INC portant principalement sur des indicateurs issus des observatoires inter-régionaux 2023.

Le document présenté reste dans la droite lignée des situations de l’emploi présentées trimestriellement dans nos organismes avec des indicateurs qui s’emballent, et pas dans le sens positif. Dès les premières pages un graphique illustre la perte du pouvoir d’achat des salariés de l’assurance maladie (manque à gagner de 2,5% face à l’inflation rien que pour 2022).

Plus loin, on nous explique que la difficulté à recruter ou à fidéliser les salariés nouvellement recrutés est  un problème connu sur l’ensemble du marché de l’emploi dans l’hexagone ; certes, mais au sein du régime général celui-ci se cumule avec l’augmentation significative du nombre de départs.

Ainsi, nos organismes déplorent en 2022 un nombre de 2340 démissions là où il n’y en avait « que » 1231 en 2020, soit une augmentation de 190% ! (sur les 3 ans nous cumulons un total de 5130 démissionnaires).

Les licenciements (autre reflet pour partie des démissions, avec le phénomène d’abandon de poste), passent quant à eux de 551 à 818 (2020 sorties sur les 3 ans). Les ruptures ne sont pas en reste avec presque un doublement de 2020 à 2022 (au total 1917 ruptures sur 3 ans).

Ce turnover global crée une instabilité  constatée dans nos organismes et complique l’organisation des services au quotidien (car il faut former les remplaçants, et souvent pour rien car les nouveaux entrants ne restent pas) avec en corollaire, une nouvelle dégradation des conditions de travail.

Mais le nombre le plus important de départs reste celui de ceux à la retraite, avec 4 599 collègues en 2022 (13 280 sur les trois dernières années et, à horizon 2030, 50.000 annoncés, ce qui correspond à un salarié sur 3…).

Tout cela pour nos organismes qui ont à renouveler leurs effectifs, comme le dit si justement le document  dans « un contexte de marché du travail tendu ».

Or ce ne sera pas avec le nouvel habillage du site internet « lasecurecrute » que l’on  s’attaquera frontalement à l’hémorragie des effectifs ou à la difficulté de recruter. Ni même en misant sur le renouvellement du « vivier » principalement par le recours aux contrats d’alternance (car une fois formés, les jeunes ne sont pas attirés par les salaires qu’on leur propose, proches smic, et ils ne restent pas).

Face à de tels bouleversements (une trajectoire qualifiée il y a quelques années par la Cour des comptes de « choc démographique majeur »), une seule chose ne bouge pas, à l’image du mutisme opposé par la direction de l’UCANSS aux organisations syndicales, quand il est demandé d’aborder le sujet de l’augmentation de la valeur du point.

Pourtant, l’augmentation de la valeur du point, c’est l’une des seules solutions à notre sens qui rendra plus attractifs les emplois, pour l’ensemble des salariés actuels ou à venir dans la sécurité sociale.

Alors, qu’attend la tutelle pour réouvrir la table des négociations sur les salaires ? C’est ce que demande le SNFOCOS !

Karim Larnaout pour la délégation SNFOCOS