Une l’analyse de l’outil métier Matis a été présentée au Comité Social et Economique Central du 9 janvier 2024.

Y sont pointés entre autres :

• L’insuffisance d’identification des besoins au démarrage et de prise en compte des métiers concernés, en lien avec l’insuffisance d’association des PC niveau A Cepra ? Très vraisemblablement …
• Les restrictions subies et imposées par l’utilisation d’un outil caisse pas du tout adapté au Service Médical.
• La situation alarmante du sous-effectif, pour une fois que l’on ne nous serine pas que nous serions en effectifs pléthoriques et que les ELSM sans PC sont bien plus efficaces que ceux avec PC, cela fait enfin plaisir à lire !
• Il y est évoquée la notion du CODIR de l’ELSM qui travaille la requête unique et priorise les codes à traiter selon les ressources disponibles ! A l’évidence une bonne blague quand on sait que, sur certaines DRSM, la consigne est d’injecter la quasi exhaustivité de la requête, au forceps, à la gloire de l’indicateur, en dépit de tout bon sens et surtout en dépit des ETP sur site et de la santé psychique des équipes.
Apparemment sur ce point on n’a pas tout dit aux auditeurs  …
• L’alourdissement de la charge de travail est clairement mis en avant, non seulement PA comme PC nous sommes de moins en moins nombreux, mais en plus on nous alourdit la tache confirme ce rapport ! En seulement 5 ans, si la CNAM le veut, nous aurons sur un seul outil arrêt MP, arrêt AT, arrêt AMO, ALD, inval, inaptitude, IP …Comment dire …
• Mais pour l’instant nous cumulons jusqu’à 3 outils pour une seule prestation, exemple en RECO on utilise ConcertMp et Hippocrate, pour la reconnaissance, Matis pour la régul IJ, Matis et Hippocrate pour la conso et l’ip. Vous avez dit ubuesque ?

Y est aussi pointée cette note qualifiée au Snfocos d’aberrante de ne prendre « que le nécessaire à connaitre pour le traitement du dossier à l’instant », rappelez-vous , le fameux RGPD , règlement général de la protection des données …

Car, pour les concepteurs de l’outil, comment nous, Service Médical, oserions prétendre à détenir des dossiers médicaux ? pourquoi faire ? Ainsi nous en sommes à fabriquer des dossiers médicaux à la petite semaine, sans carrure ni ambition, rachitiques.

Mais il parait que c’est super comme ça alors …Une chose est sûre : cela coûte moins cher en stockage de giga-octets sur les serveurs.

Car aujourd’hui Matis invisibilise les dossiers médicaux, les décisions, l’historique, le traitement sur pièce ou sur personne, et plus le temps passe plus Hippocrate s’appauvrit et on se retrouve seul devant ce vide Matissien de plus en plus oppressant.

Les DRSM nous pressent pour donner vite des avis, en nombre, peu importe la qualité, il faut atteindre l’indicateur, voilà la priorité ! l’assuré ? la qualité des avis ? la justification des prestations ? notre indépendance ?

Tout cela s’efface devant la quête au pourcentage de traitement des signalements.

Alors posons-nous un peu sur la notion qui est mère de nombreux problèmes actuellement, la VSI, validation sans impact, versus le classement sans suite.

Amis PC toi, tu as des doutes… amis DRSM toi, tu sais, ami auditeur toi, on ne t’a pas tout dit, et amis CNAM toi, sais-tu ou ne sais-tu pas ?

Après avoir baigné dans notre bel indicateur dit « nombre d’actions IJ », censé nous informer sur le taux de traitement de la RU, voici le petit nouveau au CPG, le « taux de croissance annuelle du nombre d’actions de contrôle des IJ par le service médical. », pour les intimes EFF.AOS.11.01

Pragmatiquement c’est pareil, on regarde sur les dossiers sortis en RU tous ceux qui ont fait l’objet d’une action, c’est-à-dire : un RDV , invitation, contact, RTN, conso, odm.

Vu de loin on ne voit pas forcément le loup, mais vous savez bien que le diable se cache dans les détails. Ici le détail c’est l’action attendue pour valider « honnêtement » une VSI.

Pour « s’assurer » cet indicateur, nos belles DRSM ont trouvé un moyen radical, que l’on peut assimiler à une planche à billets.

Il suffit, à la livraison de la requête, d’injecter le maximum de la requête dans les instanciers, et cela qu’importent les effectifs sur site, on s’appuie sur un « capacitaire » censé représenter notre capacité à faire », chiffré de manière éminemment optimiste, voir totalement irréaliste …

Une fois que tout est entré, les équipes prennent en charge les dossiers.

Et une fois que la semaine est passée, et qu’on a pu faire bien qu’une quantité limitée d’actions, nettement inférieure à ce qui a été injecté, que la nouvelle requête pointe le bout de son nez, et qu’il faut vider les instanciers on vous dit alors … faite donc des VSI les enfants , faites des VSI…

Or dites-vous le bien ces VSI, sans actions associées (en clair on a eu le temps de ne rien faire et on signe un VSI ), sont autant de fausse monnaie.

D’ailleurs si les concepteurs avaient voulu être honnêtes, nous pourrions classer sans suite les dossiers en fin de semaine, ou quand on veut d’ailleurs, en tous cas quand le PC le décide ça oui ! et non pas avoir l’obligation de faire de VSI pour vider les instanciers comme on le constate nationalement.

Amis auditeur pourquoi ? Amis CNAM pourquoi ? Peur des vrais chiffres ?

A ce jour, France entière, ce qui est injecté ne peut faire l’objet d’un classement sans suite que le jour de l’injection. Est-ce normal ?

Et sachez que dans les cartons c’est l’injection quotidienne et non plus mensuelle, dite « sur le flux » qui arrive, est ce que la aussi seul le VSI permettra de sortir un dossier non traité de l’instancier ?

En tout cas actuellement, au-delà du mardi midi donc, c’est VSI ou rien, et donc nous concourrons à truquer sciemment l’indicateur en signant des VSI qui ne devraient pas être signés, mais sur lesquels s’appuie le calcul de l’indicateur « taux de croissance annuelle du nombre d’actions de contrôle des IJ par le service médical».

Est-ce anodin ?

Bien sûr que non car en faisant cela la DRSM peut certes « offrir » à son N+1 son obole, mais de fait nous sommes considérés comme suffisamment nombreux, tous acteurs confondus, puisque nos chiffres « deviennent » bons.

Donc ne vous y trompez pas, plus on fait du VSI sur des dossiers vides et moins on embauche…

Nous devons obtenir et le SNFOCOS le fera exiger que l’on puisse mettre ces dossiers non traités (bien sûr en dehors des codes rupture …) en conformité intellectuelle et professionnelle par un classement sans suite à quelque moment que ce soit.

La Cnam doit voir au-delà des remontés des DRSM, le véritable reflet du traitement de la RU, et les PC pourront piloter leur UTAA accessoirement…

En tous cas tel est le souhait des équipes, tant TSM que ISM que CSAM que PC qui souffrent du traitement actuel en lien direct avec ce « détail » dont on vient de démontrer qu’il n’a rien d’anodin.

Car en injectant de force des volumes totalement inabsorbables, on induit une charge mentale énorme au quotidien sur les équipes CEPRA, et tout le monde est en train de craquer sous la pression et le non-sens.

Les DRSM s’en soucient elles ?

Moralité, pour l’instant, équipes CEPRA, laissons la hiérarchie assumer ces VSI vides de tout contact médical OU de toute validation médicale. C’est notre chefferie qui a déterminé la charge, qui les a imposés en les injectant dans nos instanciers sans une once de concertation pour beaucoup, pas nous, ce n’est donc pas de notre responsabilité.

Aussi n’oublions ni la responsabilité qui est nôtre dans la décision, ni notre indépendance technique dans notre quotidien, et recevez tous les amicales salutations du SNFOCOS.