En France, le non-recours aux prestations sociales représente un défi majeur pour les politiques sociales et les finances publiques. Chaque année, des milliards d’euros alloués aux aides sociales ne sont pas réclamés par les personnes éligibles. Ce phénomène, causé par un manque d’information, la complexité des démarches administratives et la peur de la stigmatisation, a des répercussions significatives sur l’efficacité du système de protection sociale.
La Caisse d’Allocations Familiales (CAF) joue un rôle crucial dans la lutte contre le non-recours. En tant qu’organisme central de la distribution des prestations sociales, la CAF a mis en place plusieurs initiatives pour sensibiliser les allocataires potentiels et simplifier les démarches administratives. Les campagnes d’information ciblées, les services d’accompagnement personnalisé et l’amélioration de l’accessibilité numérique sont au cœur de cette stratégie.
Les taux de non-recours sont alarmants. Par exemple, pour le Revenu de Solidarité Active (RSA), près de 50 % des personnes éligibles ne réclament pas cette aide essentielle. De même, les aides au logement et les allocations familiales enregistrent des taux de non-recours élevés, ce qui prive de nombreuses familles de ressources cruciales.
Pour contrer ce phénomène, la CAF a lancé plusieurs initiatives innovantes. La simplification des formulaires en ligne, l’automatisation des démarches et l’assistance aux allocataires pour comprendre les critères d’éligibilité sont des mesures essentielles pour encourager les bénéficiaires à réclamer leurs droits. Toutefois, la dématérialisation des procédures doit être accompagnée d’actions d’inclusion numérique pour ne pas exclure les personnes moins à l’aise avec la technologie.
Les évaluations actuelles montrent des limitations importantes. Il est essentiel d’améliorer les méthodologies et la collecte de données pour obtenir une image plus précise de l’étendue du non-recours. Les campagnes de sensibilisation doivent également être renforcées pour atteindre les populations les plus vulnérables.
L’utilisation des données des comptes nationaux (INSEE) est envisagée pour compléter les évaluations actuelles. En 2025, la CAF prévoit d’approfondir ses enquêtes sur le non-recours partiel, de se concentrer sur les plateformes de services et de comparer les données des comptes nationaux avec leurs propres estimations. Explorer les cadres juridiques pour identifier et adresser les activités illicites est également une priorité.
En dépit des efforts continus, la lutte contre le non-recours aux prestations sociales demeure un défi de taille.