Ce n’est pas à une négociation mais à une simple réunion d’information à laquelle les organisations syndicales ont été invitées ce 29 juin pour entendre les caisses nationales expliquer les critères d’attribution de la prime COVID.

Comme nous l’avons dit dans notre déclaration [voir ci-dessous] nous dénonçons non seulement cette méthode unilatérale de l’employeur mais aussi la remise en cause de l’unicité des personnels de la Sécu et de l’unicité de leur Convention Collective Nationale. En effet chacune des branches va se voir attribuer une dotation et a décidé de ses propres critères et de ses propres montants.

Voici donc l’information la plus importante que vous attendez : les montants. Mais ceux-ci ne concernent qu’une faible partie du personnel, allant de la moitié pour la branche Maladie à seulement 20% pour la branche Retraite. En voici le détail :

  • Branche Recouvrement : 390€ pour 35% du personnel
  • Branche famille : 30% du personnel dont 15% 700€ et 85% 350€
  • Branche maladie : 450€ pour 16% du personnel et 200€ pour 35% soit 51% du personnel
  • Branche Retraite : 700 à 800 € pour 15 à 20% du personnel

A qui les branches attribueront-elles la prime ?

Sans aucun doute les services RH vont commencer à y travailler d’arrache-pied car il va falloir trouver le nombre juste pour tenir dans la dotation. Chaque branche a défini ses propres critères.

La branche Maladie a choisi d’attribuer une somme plus faible mais à beaucoup plus de salariés, même si cette proportion ne se monte qu’à 51%.

Elle affirme avoir recherché un équilibre entre les salariés qui ont eu un fort impact (450 € pour évolution des missions, accroissement de la charge, sur site pour la continuité de service comme les flux entrants, distribution du matériel, gestion de la relation avec les publics, téléphone & mail, gestion des IJ, gestion de trésorerie et paiement des prestations, maintien du lien avec les salariés comme les fonctions support avec les RH et leurs managers) et ceux qui n’ont pas été fortement impactés mais ont continué à assurer leurs missions (200€).

La branche Retraite à l’inverse a fait le choix le plus singulier en n’attribuant qu’à 15 à 20% une prime de 700 à 800 € pour les salariés ayant travaillé sur site (flux entrants, distribution et gestion du matériel informatique) ou exerçant certaines fonctions comme les RH.

Elle indique avoir arbitré ce choix en raison de la non- attribution d’activités supplémentaires dues à la gestion de crise à l’inverse des autres branches qui ont été plus impactées. Ainsi la continuité de service ne mérite pas, pour la CNAV, d’être récompensée alors que 92% des agents de la branche ont assuré leurs missions en télétravaillant.

Dans la branche Recouvrement qui a connu un très fort taux de télétravail ce seront les salariés en charge de la relation avec les cotisants, de la téléphonie, mais aussi ceux qui ont assuré sur site les flux entrants. L’ACOSS y ajoute la fonction de trésorier-comptable, les salariés qui ont fait de l’entraide, et enfin les fonctions support (informatique, logistique, statistiques, RH…).Le montant de la prime devrait être de 390 €

Dans la branche Famille on peut citer des critères similaires pour la prime de 350€ : travail sur site, relation allocataire par mail et téléphone, RH, surcharge due aux nouveaux dispositifs. Le montant élevé de 700€ étant réservé à une minorité qui a été en relation avec la mise en œuvre du PCA ou du télétravail.

Tous les salariés qui n’ont pas travaillé sont d’emblée exclus du dispositif, qu’ils aient été en garde d’enfant, en maladie, ou personnes dites fragiles pour le COVID.

Ils ne seront pas les seuls puisque selon le choix des branches, même certains qui ont travaillé ne rentreront pas dans les cases définies par les caisses nationales.

Et cette dichotomie est poussée à l’extrême, puisque les caisses nationales ne fixent qu’un cadre. Chaque organisme pourra ainsi restreindre encore plus les critères d’attribution et ainsi exclure à son bon vouloir telle ou telle catégorie de personnel notamment les managers comme c’est le cas dans certaines CARSAT.

Pour le SNFOCOS il y avait une autre voie entre donner la même somme à tous et exclure une grande partie du personnel. Il y avait moyen de faire d’autres choix, des choix qui auraient envoyé un message positif et fort à l’ensemble du personnel qui s’est battu pour le service public et contre le Covid.

Eric Gautron, Secrétaire national en charge de l’encadrement

Sabine Vavasseur, Secrétaire nationale en charge de la Branche retraite