Proposition IGAS/IGF de réforme de la prise en charge des ALD (juin 2024) : tous les adhérents à une complémentaire santé seraient impactés.
En juin 2024, le rapport de la mission IGAS-IGF a proposé une réforme des ALD, remettant en cause la prise en charge à 100 % au risque de fragiliser considérablement des millions de patients atteints de maladies chroniques en France.
Des dépenses seraient transférées aux usagers et aux organismes de complémentaire santé. Du côté des OCAM, de nouveaux déremboursements et transferts de charges ne feraient qu’alourdir la tarification : déjà, pour 2025 une révision à la hausse de 7 à 9% des primes payées par les adhérents serait évoquée.
Toute hausse de la cotisation « complémentaire santé » ne fait qu’accroître les inégalités sociales face à la santé. Et pour les malades les plus fragiles, ce serait la double peine : en plus de l’augmentation de la cotisation à supporter par tout adhérent, augmentation de leur reste à charge pour les soins liés à leur ALD.
De fait, ce rapport renforce la tendance à peser sur les OCAM qui se retrouvent à prendre en charge une partie toujours plus grande des dépenses de santé, alors que leur mission première n’est pas de se substituer à la Sécurité sociale.
La démarche s’inscrirait-elle dans un mouvement plus large de privatisation progressive de la santé ?
Réduire la prise en charge des ALD, c’est attaquer de front l’un des piliers du modèle social
français et l’affaiblir. Une fois encore, la santé ne peut pas être un simple ajustement
budgétaire. L’avenir de la santé publique et de la solidarité sociale en dépendent.