Karine Gillard, du SNFOCOS, a participé au petit déjeuner Technologia dédié aux lieux de travail le 16 mai dernier.
La flexibilité tient son origine dans le néomanagement des années 80, les élites formées à cela développent aujourd’hui les solutions aux nouvelles évolutions du travail (flex office, fablab, etc …).
Nous avons ainsi l’occasion de vous informer sur le flex office, la nouvelle tendance des travailleurs nomades dans les entreprises françaises. En effet le flex office, nouvelle organisation de l’espace et des conditions de travail, se développe petit à petit en France après son émergence dans les pays anglo-saxons.
Mais il faut rester attentif face à cette nouvelle tendance, car elle peut introduire de la souffrance au travail pour le salarié qui ne vit pas forcément bien le fait de ne pas avoir de « coin à lui ».
Les instances représentatives du personnel doivent se montrer vigilantes plus particulièrement lors d’annonces de déménagement, afin de prévenir tout risque lié à la mise en place de la flexibilité au travail.
En effet, c’est lors de ces déménagements que des équipes vont enquêter sur le taux d’occupation des « positions de travail » pour déterminer le taux d’occupation et mettre en place le flex office dans les nouveaux locaux.
Le flex office se caractérise ainsi par la disparition du poste attribué (la disparition du terme même de poste car on parle dorénavant de position), le salarié va travailler soit dans l’entreprise, soit hors de l’entreprise, dans des lieux collaboratifs ou non (espace canapés, bureaux en ilôts, cafétéria, restaurant d’entreprise, espaces de coworking…). Bien souvent on propose aussi en parallèle aux salariés le télétravail (la technologie est ainsi support de la mobilité, de la communication à distance et de la mise en et sous réseau).
Enfin, le flex office se caractérise aussi par un management du travail organisant la flexibilité du temps et des lieux, l’agilité dans la collaboration, l’autonomie de chacun et des équipes. C’est le manager qui est le personnage clé de ces nouvelles organisations du travail et qui doit organiser la dynamique de cette nouvelle façon de travailler.
Il faut donc que le flex office soit réfléchi et adapté aux activités ( est-ce que cela a du sens pour le salarié de changer de bureau tous les jours ?) car si pour les entreprises les avantages sont de limiter le nombre de bureaux et de faire des économies d’espace pour les salariés le problème est l’absence d’appropriation de l’espace.
Car avec le flex office, les salariés changent de postes chaque jour, ne peuvent laisser d’effets personnels, peuvent ne plus retrouver d’esprit d’équipe ou de groupe et se sentir isolés, ne connaissant plus leur voisin de travail. Enfin les meilleures places sont souvent prises par les premiers arrivés et des salariés peuvent selon leurs contraintes familiales avoir toujours une place non choisie et moins adaptée à leur activité (sans lumière naturelle directe, près d’un endroit bruyant par exemple). Il faut aussi attirer l’attention sur l’ergonomie et les contraintes physiques que les salariés peuvent subir en flex office (le corps peut être mis à mal par ces nouvelles conditions de travail) et ne pas oublier le respect du droit à la déconnexion
Pour information, ne pas posséder de bureau attitré aurait un impact négatif sur la qualité de vie au travail. C’est ce que dévoile le baromètre Actineo / Sociovision 2019.
Une nouvelle tendance à surveiller de près, notamment dans nos organismes, pour exemple dernièrement un projet de mettre en place le Flex office à la CNAM avait été envisagé avant d’être finalement abandonné !
Karine Gillard, Chargée de mission communication du SNFOCOS