Cette réforme des retraites, à FO, nous n’en voulons pas. Nous le disons, nous l’expliquons, nous le crions et même, nous le chantons. Dans les cortèges, dans nos organismes, dans les entreprises du privé, dans les services publics… partout où FO est présent, nous le répétons.

Mais si nous n’en voulons pas c’est aussi parce ce qu’elle tend à remettre en cause notre Sécurité Sociale.

Le Premier Ministre nous a expliqué que le projet de réforme du gouvernement s’appuyait sur notre contrat social ou encore sur les ordonnances de 1945, le SNFOCOS estime plutôt qu’elle s’assoit dessus.

En effet, le rapport Delevoye sous-tend une possible remise en cause de l’organisation même du Régime Général puisqu’il prévoit la création d’une Caisse Nationale de Retraite Universelle créée dès l’adoption de la loi.

Cette Caisse serait la résultante d’une fusion de la CNAV et de l’AGIRC-ARRCO, étant entendu qu’au niveau territorial, ces mêmes fusions devraient s’opérer. Le rapporteur préconise une temporalité très progressive (2030) compte tenu des forts impacts en termes de RH qu’une telle réforme va engendrer. L’expérience difficile du transfert des activités CARSAT aux ARS, les vives réactions du réseau face aux annonces il y a quelques mois du possible transfert des activités liées à la Prévention des risques professionnels, ont laissé des traces.

Préconiser un délai de 11 ans pour mettre en application une réforme de gouvernance montre à quel point celle-ci va avoir des impacts néfastes sur le personnel !

Cette caisse serait composée d’un Conseil d’administration paritaire qui aurait notamment pour rôle « la détermination de la valeur du point, la détermination de l’évolution du taux plein par génération », le tout dans le cadre défini voire dicté par « les lois financières ». (Cette appellation est lourde de sens.)

Au côté de ce Conseil d’administration, une Assemblée générale réunirait une « représentation de l’ensemble des salariés et des employeurs : représentants des organisations professionnelles, syndicales, familiales, des organisations représentatives des étudiants, des représentants des employeurs publics, des organismes gestionnaires de la retraite, et de personnalités qualifiées ».

Son rôle ? Donner un avis au moins une fois par an sur les orientations générales proposées par le Conseil d’administration en matière de pilotage du système et de qualité du service rendu aux assurés.

Et enfin, « un comité d’expertise indépendant chargé de l’analyse de la situation du système au regard des objectifs financiers et sociaux ». Le COR rempli déjà très bien cette fonction. Trop bien peut-être quand ses conclusions ne vont pas dans le même sens que le Gouvernement… !!!

Nous avons cherché, page après page, paragraphe après paragraphe mais rien, nous n’avons rien trouvé sur la préservation de la Branche retraite du Régime Général, celle créée en 1945, celle qui depuis 74 ans encaisse les réformes successives.

Et le silence est encore plus pesant sur l’une des missions fondamentales de la branche : l’action sociale qui a pour objectif de préserver l’autonomie des retraités, de prévenir les effets du vieillissement et de favoriser le maintien à domicile.

Ce n’est pas moins qu’un budget d’1 milliard d’euro que la branche retraite consacre à ces actions et qui est passé sous silence dans le rapport Delevoye.

Sur ce point-là encore l’inquiétude des personnels des CARSAT est grande. Devront ils attendre 2030 pour être rassurés ?

A nouveau nous l’écrivons : cette réforme nous n’en voulons pas !

La retraite, c’est un pilier de notre contrat social, c’est une branche de notre Sécurité Sociale et aucune réforme, aucun gouvernement, n’avait jamais tenté de l’attaquer à ce point.

Alors le combat continue, encore plus pour nous salariés de la Sécurité sociale qui sommes porteurs des valeurs de 1945 et fiers de notre institution, du travail accompli et des services rendus à chacun(e).

Sabine VAVASSEUR, Secrétaire Nationale en charge de la branche retraite