Suite à l’annonce de la fermeture du centre médical de Bonnefoi, une pétition syndicale et une pétition rédigée par les patients du centre ont circulé pour demander son maintien. Un rassemblement a été organisé devant la CPAM jeudi 15 mai avec demande de délégation. La direction de la CPAM a refusé de recevoir la délégation initiale (composée de 6 personnes, dont des représentants FO, SNFOCOS et Solidaire) et a imposé une délégation de trois personnes. Celle-ci était composée d’une patiente du centre et de deux représentants syndicaux Force Ouvrière et a été reçue par Madame Émilie Cordier-Imbert et Madame Claire Plisson.

La délégation a fait part à la direction de la CPAM de la brutalité de l’annonce de la fermeture du centre de Bonnefoi et des conséquences désastreuses pour les patients et la population. Elle a rappelé à la Direction que les patients attendaient toujours d’etre informés officiellement de la fermeture programmée du centre. Elle a exprimé son inquiétude pour les 1 400 patients qui n’auront plus de centre médical. Elle a rappelé ses revendications pour maintenir le centre médical de Bonnefoi et les centres dentaires.

Lors de la discussion, une patiente du centre médical a évoqué les grandes difficultés pour trouver un médecin traitant (elle cherche depuis plus de 4 ans) et a souligné que des membres de sa famille sont suivis dans ce centre. Elle a exprimé son inquiétude et son incompréhension, alors que son médecin est prête à continuer d’assurer les consultations. Voici ce qu’ont répondu les représentantes de la direction de la CPAM :

Concernant le centre médical de Bonnefoi

La direction de la CPAM a maintenu sa volonté de fermer le centre médical de Bonnefoi. Elle invoque le départ à la retraite de trois personnes (deux médecins à temps partiel et une infirmière) et, bien qu’une médecin soit prête à continuer de travailler dans ce centre, elle estime que ce fonctionnement n’est pas viable.

La délégation s’étonne que la direction de la CPAM n’ait pas anticipé les départs à la retraite prévisibles des médecins. Elle n’a pas répondu clairement à la question de savoir pourquoi aucune fiche de poste n’a été publiée pour remplacer les médecins de ce centre.

La délégation a rappelé que 1 300 patients ont un médecin traitant dans ce centre et vont se retrouver sans solution. Elle a dénoncé la brutalité de cette mesure dans un contexte de désert médical. La direction a répondu qu’elle allait accompagner ces 1 300 patients pour leur trouver un médecin traitant. On peut s’étonner de cette réponse, car la même direction, qui nous a expliqué tout au long de la réunion les difficultés extrêmes pour recruter des médecins, affirme en même temps pouvoir trouver un médecin traitant pour ces 1 300 personnes !

La seule mesure avancée consiste à aider environ 100 personnes rencontrant des difficultés à parler français à trouver un médecin traitant.*

Concernant les centres dentaires

La CPAM affirme avoir fermé les centres de Villefranche et de Verlaine en raison de la difficulté à trouver des dentistes. Sur ce point, la délégation a demandé les raisons de ces difficultés de recrutement. La CPAM a répondu qu’elle faisait tout son possible pour recruter des dentistes, mais que le secteur est très concurrentiel et qu’il est difficile de trouver des professionnels en raison de la pénurie de dentistes. Elle a toutefois indiqué avoir trouvé un dentiste pour le centre de la rue Part-Dieu.

Dans sa réponse, la direction insiste principalement sur des raisons externes pour expliquer les difficultés à recruter des dentistes, esquivant ainsi sa responsabilité. Par exemple, elle n’a pas répondu aux questions concernant les conditions de travail ou la question des rémunérations, qui pourraient peut-être expliquer la difficulté de garder les dentistes !

La délégation a demandé si la direction de la CPAM pouvait garantir le maintien des trois centres dentaires restants (Part-Dieu, Verdun, Saint-Fons). La réponse a été que le maintien des centres était conditionné au recrutement de dentistes et qu’étant dans l’incapacité de prédire l’avenir, elle ne pouvait garantir leur maintien en 2027. Une fois de plus, la direction de la CPAM se dégage de ses responsabilités en mettant en avant le problème du manque de personnel pour justifier la fermeture des centres.

La délégation a également exprimé une autre source d’inquiétude : la direction a indiqué qu’il y avait plus de départs que de recrutements. Cela renforce l’idée que la pérennité des trois centres restants n’est pas garantie. Pourquoi y a-t-il plus de départs que de recrutements ? Encore une fois, aucune réponse !

Pour conclure

Sur tous les sujets abordés, la délégation n’a obtenu aucune garantie sur le maintien des centres dentaires et a fait face à une direction inflexible qui a confirmé la fermeture du site de Bonnefoi. Elle n’a pas répondu aux inquiétudes des patients et n’a pas démontré qu’elle avait exploré toutes les solutions possibles.

La direction a beaucoup insisté sur l’accompagnement administratif mais a peu apporté d’éléments concrets concernant le recrutement des médecins, se dédouanant en invoquant des difficultés externes, comme si la CPAM n’avait aucune marge de manœuvre.

Nous ne céderons pas sur nos revendications. Nous continuerons à mobiliser le personnel et les assurés contre cette fermeture inacceptable et à construire le rapport de force.