Bien que la présentation officielle de la réforme des retraites soit reculée au 10 janvier, l’exécutif avance ses pions. Après Élisabeth Borne le 2 décembre dans Le Parisien, le 15 décembre, Olivier Dussopt a précisé certaines pistes lors d’un point d’étape destiné aux journalistes. Fini les concertations avec les syndicats, constate Michel Beaugas, négociateur pour FO. L’exécutif reprend la main et préfère vendre sa réforme dans la presse. Si le gouvernement privilégie toujours le recul de l’âge à 65 ans, le ministre du Travail a dit rester ouvert à une formule mixte, reportant l’âge légal à 64 ans couplé à une accélération de la durée de cotisation, dans la limite des quarante-trois ans de la réforme Touraine. Quelle que soit la formule, c’est du pipeau. Les gens devront travailler deux ou trois ans de plus. Nous n’en voulons pas, fustige le représentant de FO.
Public, privé, tous impactés
Outre les mesures qui concerneraient les salariés du privé, la piste du recul de l’âge semble bien se dessiner pour l’ensemble des fonctionnaires. Les catégories actives, (policiers, administration pénitentiaire…) conserveront un droit de départ précoce, mais l’âge de départ sera décalé, au même titre que les autres actifs, a indiqué Olivier Dussopt. Idem pour les régimes spéciaux, comme ceux de la RATP ou des IEG. La clause du grand-père (pour les nouvelles recrues qui seront rattachées au régime général) était déjà les cartons. Mais les affiliés actuels devront travailler un peu plus longtemps, a confirmé le ministre. Un recul social inadmissible pour FO. Autre sujet de tension : Olivier Dussopt réaffirme vouloir renvoyer la pénibilité des seniors à la négociation de branche. Celles-ci pourraient s’appuyer sur un nouveau fonds de prévention de l’usure professionnelle. Pour Michel Beaugas, qu’il n’y ait pas de cadre légal définissant le lien entre retraite et pénibilité est absolument anormal !