Suite à la demande de la Fédération FO et plus particulièrement du SNFOCOS (cf édito de la LM de la semaine dernière), l’UCANSS a accepté d’ouvrir la NAO et de tenir une Réunion Paritaire Nationale sur les salaires, hier mardi 15 novembre.
Après avoir pris quelques précautions oratoires, notamment sur la reconnaissance de l’employeur vis à vis de ses salariés et de leurs efforts consentis, le directeur de l’UCANSS a annoncé que la RMPP pour 2017 a été fixée par le Ministère à 1,6 % et que c’est dans ce contexte très contraint que s’ouvrent donc des « négociations ». Car après avoir fait de nombreux calculs sur les mesures obligatoires, les parcours professionnels et les effets reports sur la base de ce pour cent et demi, il ne restera quasiment rien pour l’augmentation générale des salaires et donc de la valeur du point. Tout va se jouer après la virgule du zéro et qui sait dépasser les 0,9%, ce qui ne manquera pas satisfaire quelques organisations syndicales.
Le SNFOCOS a rappelé sa position :
Le projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS 2017) annonce une nouvelle économie de 411 millions sur les frais de gestion portant ainsi sur la durée équivalente à une seule COG à un total de 1,7 milliard d’euros.
Ces économies sont réalisées sur le dos des salariés : dégradation des conditions de travail, suppression de 10% de nos postes, gel de la valeur du point depuis 2010 et plafonnement de nos salaires par le biais de la RMPP, laissant un salarié sur deux dépassé par l’inflation chaque année depuis 7 ans.
Ces économies le sont avec un service rendu dégradé qui s’éloigne de la proximité physique et humaine de la population.
Ces économies s’ajoutent aux 50 milliards d’exonérations voulus dans le pacte de responsabilité́ qui n’ont fait que déséquilibrer les comptes de la sécurité sociale et n’ont créé aucun emploi.
Le SNFOCOS réaffirme avec force qu’il est :
Contre les dérives des Lois successives de Financement de la Sécurité Sociale (LFSS) visant le démantèlement de la sécurité sociale
Contre l’application aveugle des COG qui nuisent tant aux usagers qu’aux salariés
Contre les lettres de cadrage ministérielles imposant la RMPP comme base limitative et dans une proportion insignifiante
Contre la classification 2004 qui n’arrive même plus à servir des points de compétence tous les 5 ans en moyenne
Pour un rattrapage de la Valeur du Point à +7%
En cela, que certaines Fédérations arrêtent de scier les branches de la Sécurité sociale en avalisant tout ce que nous venons de dénoncer, tout en prétendant défendre aujourd’hui nos salaires.
A quel prix allons-nous accepter un intéressement ou une hausse de la valeur du point qui sera de toute façon autofinancée dans les caisses puisque que la RMPP n’est toujours pas dénoncée ?
Pas d’illusion. Pas de simulacre de négociation.
Nous appelons l’ensemble des Fédérations à défendre prioritairement une hausse généralisée des salaires de tous les catégories du personnel sans exception afin que 2016 et 2017 absorbent le rattrapage de la valeur du point à concurrence de 7% par un déplafonnement de la RMPP sur ces deux exercices budgétaires.
Le SNFOCOS a informé l’employeur du malaise général perçu via notre enquête :
En juin, 1561 cadres de la Sécu, toutes branches confondues, ont répondu au questionnaire mis en place par le SNFOCOS. Que nous disent-ils ? Que disent-ils à leur employeur ?
La moitié affirme que leurs conditions de travail se sont détériorées, 82% estiment ne pas être suffisamment rémunérés et surtout 87% souhaitent une vraie augmentation de la valeur du point.
Comment l’UCANSS espère-t-elle répondre aux attentes légitimes du personnel en proposant une revalorisation salariale dérisoire ? L’UCANSS estime qu’avec une RMPP à 1,6% pour 2017, l’augmentation ne pourrait être que d’environ 0,2 % ! Cette proposition, insultante envers le personnel, l’UCANSS elle-même ne souhaite pas la proposer.
Nous ne pouvons que constater l’impuissance de l’UCANSS à reconnaitre les efforts consentis depuis des années par le personnel de l’institution suite aux fusions, régionalisations, mutualisations.
L’UCANSS doit prendre ses responsabilités face au ministère pour proposer une revalorisation salariale décente envers ses salariés. A force de vouloir attendre toujours plus des salariés avec toujours moins de moyens, l’esprit « Sécurité Sociale » qui anime encore les salariés risque de disparaitre. Nous exigeons une vraie négociation salariale avec des propositions qui valorisent à sa juste valeur le travail accompli depuis des années sans contrepartie. Ainsi l’augmentation de 7% de la valeur du point (soit 1 % par an pour compenser la perte du pouvoir d’achat depuis 2010) permettrait d’envoyer un signal de respect à tout le personnel de la Sécurité sociale après toutes ces années de disette.
Le SNFOCOS met en garde l’employeur :
Le SNFOCOS a enfin a indiqué à l’UCANSS qu’il n’acceptera pas que l’employeur, et à travers lui les pouvoirs publics, dénigrent plus longtemps le personnel de la Sécurité sociale. C’est au travers d’une plate-forme revendicative qui sera prochainement présentée et discutée avec ses militants que le SNFOCOS décidera de durcir le ton et de porter les combats sur le terrain.
Ces combats découlent directement de l’austérité imposée par les pouvoirs publics. A défaut de pouvoir négocier une vraie augmentation générale des salaires nous agirons avec nos militants sur le terrain pour porter tous les contentieux nécessaires et lutter contre les dérives.
Ces dérives ce sont par exemple les écrêtages des heures non payées (le SNFOCOS a déjà demandé au président du COMEX en mai dernier une discussion à ce sujet), ou encore le projet TRAM qui va aller plus loin dans la déstructuration de la Sécurité sociale.
D’une manière générale le SNFOCOS pèsera de tout son poids dans ces combats, dans la défense du personnel et de ses conditions de travail, et dans la défense de la Sécurité sociale.
Alain Gautron Secrétaire général
Jean-Philippe Bourel, Secrétaire national en charge de la Branche recouvrement et de l’encadrement
Bruno Gasparini, Secrétaire national en charge de l’encadrement et de la Branche famille
Eric Gautron, Secrétaire nationale en charge des ARS, de la communication et de la syndicalisation