La direction de la CNAM était représentée par Nicolas Revel Directeur Général et le Dr Eléonore Ronflé Directrice du réseau médical. La délégation du SNFOCOS était composée de Alain Gautron, Thomas Corrèze et Hélène Azoury.
Il s’agissait pour nous de faire un point sur l’évolution du Service Médical et de souligner le déséquilibre observé dans les DRSM après la mise en œuvre du SMMOP et l’annonce de la fusion des DRSM.
Le SNFOCOS pourrait être en phase avec certains attendus du SMMOP : valorisation des compétences médicales, attractivité du métier, gestion du risque partagée au plus près des territoires. En l’état le conditionnel demeure de vigueur. Nous constatons sur le terrain des ELSM et des ERSM, des retours mitigés et plus globalement une augmentation depuis ces derniers mois de la souffrance au travail tant des agents que des praticiens conseils.
Alain Gautron rappelle que le Directeur Général en 2015 avait exclu toute fusion. Le SNFOCOS avait pourtant souligné à l’époque l’impact de la réforme territoriale des ARS.
Pour le Directeur Général la réforme territoriale n’était pas un élément déterminant pour se mettre en conformité en 2015. L’évolution vers la fusion s’est imposée dès que les DCGDR ont été mis à la maille de la nouvelle région. Deux DRSM face à une agence n’étaient plus nécessaires.
Nicolas Revel souligne que son seul engagement devant les organisations syndicales en 2015 était le respect de la maille départementale. S’il y a souffrance au travail : c’est devant la taille des régions. Deux régions notamment : Grand Est et Occitanie de par leur superficie.
Hélène Azoury rappelle que dans toute fusion il existe un phénomène absorbant absorbé source de RPS .Les travaux en cours exclue tout activité en miroir. L’incertitude demeure pour les équipes. Pour exemple , les responsables de pôles deviennent pilote et pilote adjoint ce qui crée un lien hiérarchique inédit .Le SNFOCOS demande que les champs de compétence soient distincts et que les EAEA des deux pilotes soient réalisés par le directeur régional.
Le développement de nouveaux outils CPAM peu ou prou adaptés au service médical (Médialog + entre autres) a sonné le glas de la maitrise de la convocation par le médecin conseil . Le couplage de la requête unique (RU) à un indicateur de moyens (80 % de vus sur personne avant le 180 jour) s’est logiquement traduit par une augmentation du rythme et du nombre de convocations mal vécu par les praticiens. Nous lisons en séance un courriel reçu d’un médecin conseil qui demande le respect de l’examen médical. A l’aune de la généralisation du SMMOP redonner du sens est une nécessité : Cela passe a minima par un accès à la consommation de soins et un regard médical sur la pertinence de la convocation.
Thomas Corrèze rappelle l’attachement des médecins conseils à un portefeuille d’assurés et l’importance en médecine conseil comme en médecine de ville du suivi d’un patient.
La directrice du réseau médical reprend le propos : « elle ne peut avaliser cette analyse. Ces outils constituent un véritable tournant dans la rapidité de la convocation et modifient les pratiques sur le terrain pour parvenir à une approche gestion du risque avec la constitution des portefeuilles de professionnels de santé ».
Pour le Directeur Général il faut se rappeler d’où on vient : l’attractivité n’était pas top lors de sa prise de fonction en 2014 ! Les MC se sentaient déjà mal. EN 3-4 ans ont été engagées plein de choses qui tombent en même temps.
Certes il va falloir:
- manager les équilibres et redonner du sens au métier.
- Avoir une politique de contrôle sur assuré moins mécaniques en ciblant les bonnes bornes de durées.
- Rechercher d’efficacité de la convocation
L’Environnement est compliqué et contraint.
« Je suis amené à rendre des comptes. Lorsqu’on analyse les arrêts de plus de 6 mois 57% sont non exonérés. Ce sont des chiffres qui interpellent. Il y des choses à ajuster. Le changement va un peu bousculer les gens »
Pour Nicolas Revel des choses peuvent être mal comprises. On est engagé dans des objectifs qui ont du sens. Pour autant il ne sera jamais interdit de faire des évolutions.
C’est aussi pour lui un problème de personnes : La finesse managériale va être recherchée. Il faut prendre soins des objectifs fondamentaux. Mais il n’est pas interdit d’apporter de la souplesse en local.
Sur l’attractivité, des nouvelles modalités de recrutement sont mises en place avec trois vagues de recrutement par an on verra ce que cela donne. Pour les administratifs le développement des CSAM est une bonne chose.
Alain Gautron entend que les réglages sont peut-être à faire mais la CNAM doit entendre les remontées d’information. Lorsque des démissions surviennent au bout de 2 ans il faut s’interroger. Hélène Azoury souligne le phénomène récent de démission des médecins conseils niveau B . Il est classique de dire que cette catégorie professionnelle est entre le marteau et l’enclume, entre la pression des directions et les revendications des collaborateurs. Mais nous n’avions pas constaté jusqu’alors un tel sentiment de lassitude. Sans vouloir rentrer dans les détails, la mobilisation de cette catégorie professionnelle passe par un accroissement des marges de manœuvre, la réhabilitation des instances de pilotage locales SA/SM et une association volontariste à la stratégie régionale.
Ce sujet préoccupe la direction de la CNAM qui souhaite une implication des MCCS au sein de la DCGDR et incite à un co-pilotage directeur CPAM/MCCS des groupes de travail régionaux.
Nicolas Revel insiste sur le message qu’il passe aux MCR : prenez soins des échelons locaux !
Une dernière thématique est abordée en fin d’entretien :
- Contre visite employeur : pour le DG on doit redonner à la contre-visite employeur du pouvoir.
Le médecin mandaté s’il ne trouve pas l’assuré doit avoir un droit de convocation dans son cabinet: L’assuré social se présente; si l’arrêt de travail n’est pas justifié il transmet le rapport sans qu’il ne puisse s’imposer au médecin conseil.
S’il ne se présente pas à la convocation : interruption des IJ et du complément employeur avec en voie de recours demande possible de l’assuré pour être convoqué au SM .
Hélène Azoury, Secrétaire Nationale en charge de la Branche Maladie, des ARS et des DRSM (PC et Cadres)