Après une année de discussions intenses, le Gouvernement et les départements ont enfin trouvé un compromis sur le financement du Ségur pour tous. Cette décision, très attendue par les professionnels de terrain, les structures médico-sociales et les conseils départementaux, vise à alléger le surcoût financier que représente cette revalorisation salariale.

Lors du comité des financeurs des politiques sociales, réuni le 29 avril, les ministres et l’association des départements ont convenu que la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) apporterait un soutien financier de 85 millions d’euros dès 2025, couvrant ainsi 50% du coût annuel estimé du Ségur pour tous. Cet accord permettra de financer les dépenses liées à l’extension de la prime Ségur, en faveur des personnes en situation de handicap, des personnes âgées en perte d’autonomie et des enfants placés auprès des départements, ainsi que des professionnels qui les accompagnent.

L’Uniopss a salué cette décision, soulignant qu’elle était attendue depuis près d’un an de blocage. Toutefois, l’organisation reste vigilante quant à la mise en œuvre concrète et rapide de cet accord dans tous les départements pour l’exercice budgétaire 2025. Elle rappelle également que certaines structures, notamment celles dépendant d’autres ministères comme celui de la justice, ou les écoles de travail social, ne bénéficient toujours pas de cette compensation.

Cependant, il est impossible de passer sous silence l’oubli flagrant de la sécurité sociale dans cet accord. Les travailleurs sociaux et infirmiers des Carsat, DRSM et Caf, ainsi que les personnels des Ugecam, restent exclus des mesures Ségur. Cette exclusion est inacceptable et témoigne d’une méconnaissance des réalités du terrain.

En effet, l’impact de la prime SEGUR qui aurait pu être une dynamique positive pour les professionnels des organismes UGECAM, s’est transformé au fil des mois comme un instrument de démotivation auprès des salariés des établissements et services médico-sociaux des institutions, cet impact conduit irrémédiablement à une hémorragie des personnels vers des structures associatives , ce constat sur l’iniquité de traitement entre les personnels repose essentiellement sur des intitulés emplois ou encore leurs lieux d’affectation amenant à des tensions dans les services et réseaux, à tout cela s’ajoutent les difficultés de recrutement liées aux conditions d’injustices « à métier égal rémunération différente ».

Les syndicats, à juste titre, dénoncent cette inégalité de traitement et réclament une extension des revalorisations salariales à ces personnels essentiels.

Le SNFOCOS continue de se battre pour que les mesures Ségur soient appliquées équitablement à tous les travailleurs de la sécurité sociale. Il est impératif que le Gouvernement prenne des engagements fermes pour inclure ces professionnels dans les revalorisations salariales, afin de reconnaître leur dévouement et leur contribution indispensable à notre système de santé.

Si cet accord représente une avancée pour le secteur associatif, il ne doit pas masquer les lacunes criantes en matière de reconnaissance et de valorisation des travailleurs de la sécurité sociale. Il est temps que le Gouvernement prenne ses responsabilités et assure une égalité de traitement pour tous les professionnels de santé et du social.

Le SNFOCOS