Monsieur le Directeur Général,
- Concernant les évolutions du Service Social, en première analyse, nous disons que vous proposez une optimisation et un recentrage de l’action plutôt qu’ambitionner un véritable projet de travail d’une Carsat de plein exercice sur l’ensemble de ses prérogatives.
Nous assistons au recentrage des précédents quatre axes majeurs à deux très fortement marqués « Assurance Maladie » au dépend de la « Vieillesse », laissant progressivement les Carsat « sur une seule jambe ».
La PDP (prévention de désinsertion professionnelle), dispositif historique certes, devient centrale pour ne pas dire unique. Elle est associée à un deuxième axe, le parcours d’accompagnement en santé, laissant une faible proportion à « l’Aide au Retour à Domicile » et au « Bien vieillir ».
Sur la PDP, en un mot, nous ne pouvons pas comprendre que la priorité soit mise sur l’aspect quantitatif de l’indicateur plutôt que d’insister sur l’évaluation de la mobilisation de l’assuré au cours de son parcours.
Sur le passage du service social en réponse de deuxième niveau, le risque est de nous rendre trop dépendants de nos partenaires et de leur propre capacité et volonté à faire. Autre conséquence, l’assuré n’aura plus un accès direct au service social, laissant craindre de ne pas répondre suffisamment aux besoins sociaux dans nos périmètres.
De façon plus générale, le SNFOCOS affirme d’autres positions dans la défense des intérêts des Travailleurs Sociaux en Carsat, mais aussi en Caf ou en Ugecam :
- Le SNFOCOS revendique un travail social conforme à la déontologie et à l’éthique de nos pratiques professionnelles.
- Le SNFOCOS revendique une véritable reconnaissance du métier et cela doit passer par une revalorisation immédiate de 300 euros du coefficient de base.
Le travail social contribue au maintien des personnes insérées socialement bien que touchées par des facteurs de fragilisation. Il repose sur un espace professionnel structuré et des champs de compétences renforcés par des formations théoriques et pratiques de qualité reconnues à Bac+3.
Au-delà de la non reconnaissance et de la perte de sens, la situation des travailleurs sociaux est aujourd’hui source d’inquiétude et d’incertitude quant au devenir même de leur mission institutionnelle en Caf, en Carsat et en Ugecam.
Les politiques sociales évoluent par le prisme du rationalisme économique et budgétaire comme n’importe quelle action soumise à la performance, alors que l’Humain et ses fragilités devraient être appréhendés comme une obligation d’inclusion et de développement social par le pouvoir d’agir et la libération des personnes.
N’employons plus le terme d’« usager au centre d’un dispositif individualisant ». Laissons aux personnes accompagnées des espaces sans interventionnisme excessif. Faire que les capacités des personnes se transforment en compétences à agir sur leur vie, tel est l’enjeu du travail social.
Les repérages limitatifs des politiques sociales des Carsat ou des Caf par exemple conduisent parfois à une forme de « violence institutionnelle » qui nous mettrait en conflit avec notre éthique : l’injonction institutionnelle nous place en contradiction entre les intérêts réels des personnes et les intérêts ou les logiques institutionnels.
Le positionnement du travailleur social est en ce sens en tension par le cadre institutionnel et la demande de la personne qu’il accompagne individuellement ou en collectif.
Une reconnaissance du métier de Travailleur Social qui passe par une revalorisation immédiate de 300 euros du coefficient de base
Matignon a annoncé le 17 février 2022 qu’à compter d’avril 2022 les travailleurs sociaux du privé et de l’associatif bénéficieraient d’une augmentation salariale de 183 euros net par mois, comme celle déjà octroyée aux soignants lors du « Ségur de la Santé ».
En plus de cette première revalorisation mensuelle, le gouvernement souhaite débloquer 500 millions d’euros par an pour financer une hausse globale des salaires, dans le cadre d’une nouvelle convention collective unique à effet de 2024.
Enfin, une enveloppe de 120 millions en année pleine est annoncée pour la valorisation des travailleurs sociaux de la fonction publique qui a déjà reconnu le diplôme Bac+3 et passé les travailleurs sociaux « Cadres Catégorie A ».
Il est temps de réagir pour défendre nos travailleurs sociaux de Carsat, de Caf ou d’Ugecam.
L’embauche des infirmières Bac +3 dans nos grilles salariales se fait au niveau 6. Les valorisations successives de 2022 à 2024 dans le privé et dans le public vont correspondre à 300 euros nets par mois.
Le SNFOCOS sera en tête pour négocier sur cette base comparative la véritable reconnaissance professionnelle et salariale des travailleurs sociaux des Carsat, Caf et Ugecam.
Monsieur le Directeur Général, le SNFOCOS vous demande d’en faire un point central dans vos discussions avec les autres Directeurs de Branche lors du prochain COMEX.
- Concernant le projet PLEIADE, nous sommes bien conscients qu’il s’agit d’un projet d’industrialisation de la gestion du courrier.
D’ailleurs, le seul indicateur mis en avant est celui sur la convergence des productivités attendue dans les PFE.
Aucune information sur les caisses cédantes, sur les restructurations des services Courriers, des impacts humains et organisationnels.
Combien d’agents ont dû changer d’activités et quelles ont été les mesures mises en place pour leur changement d’activités.
Quels sont les gains quantitatifs et qualitatifs réels constatés ?
Quels sont les améliorations et désagréments survenus avec cette mise en place ?
Le SNFOCOS demande un bilan chiffré du passage à PLEIADE du point de vue des caisses cédantes.
Par ailleurs, nous constatons toujours l’absence de calendrier prévisionnel pour les caisses concernées par les prochains déploiements.
Nous vous rappelons que dernière cette absence de visibilité il y a des agents dans les services Courrier qui depuis trois ans savent qu’ils vont perdre pour partie leur activité et devoir potentiellement changer de métier. Ils restent sans information sur leur devenir.
Le SNFOCOS demande à ce que la liste des organismes concernées par les prochaines migrations soit communiquée afin que les agents concernés sachent à quoi s’attendre pour leur avenir professionnel.
La Délégation du SNFOCOS : Hélène Azoury ,Cécile Dolomie, Jean-Christophe Balsan, Thomas Correze et Bruno Gasparini