Après la réunion salaires initiée par l’UCANSS en urgence le 6 septembre dernier (dont vous retrouverez le compte rendu diffusé dans ces mêmes colonnes), durant laquelle les organisations syndicales ont obtenu que l’employeur retourne auprès de la tutelle pour faire évoluer sa première proposition insuffisante, une seconde RPN salaires s’est donc tenue hier.
En dépit de longues discussions et des arguments légitimes des organisations syndicales nationales, rien n’est possible, que ce qu’impose le gouvernement ! C’est un texte ferme et définitif que présente l’employeur, à prendre ou à laisser : soit 3,5 % au 1er octobre 2022.
- Sur le fond, 3,5 %, c’est à peine la moitié de l’inflation sur l’année 2022. L’UCANSS s’efforce de défendre la position de la tutelle en indiquant qu’un niveau 3 peut bénéficier d’une augmentation de +9,5 % en 2022 en incluant les mesures bas salaires et qu’en moyenne l’impact des 3,5 % sur la valeur du point correspond à un demi-mois de salaire pour toutes les catégories d’emplois.
- Sur la forme, le gouvernement joue, certes, au chantage du « c’est ça ou rien » avec les organisations syndicales, mais, surtout, porte atteinte à l’essence même du Comex et de l’Ucanss par un tel cadrage « ferme et définitif ». En administrant la Sécurité sociale et le sort de ses salariés par le seul prisme de la RMPP et de lettres de cadrage, le gouvernement rend inapplicable les classifications où les mesures générales ne suffisent pas et les mesures individuelles sont sans effet.
De façon schématisée, le gouvernement « récupère » 47 millions d’euros par point d’inflation non compensée : 165 millions en année pleine si les organisations syndicales signent les +3,5 % ou le double si personne ne signe !
Le SNFOCOS entend prendre ses responsabilités sur l’« à-valoir » que constitueraient les 3,5 % et mettre tout en oeuvre pour aller chercher les autres 165 millions : et dans la revalorisation de la valeur du point en 2023 et dans la renégociation de nos 3 classifications en pensant, toutefois, que nous aurons, sans doute, autofinancé la majoration de nos grilles salariales …
Bruno Gasparini, Secrétaire Général du SNFOCOS