Selon les résultats d’une étude menée en novembre 2022 par le cabinet de conseil en ressources humaines LHH, auprès de 180 entreprises représentant 1 200 000 salariés, les augmentations générales font un retour remarqué sur les tables des négociations.
Aujourd’hui les entreprises sont confrontées aux tensions sur le climat social, au risque de grand désengagement après l’épisode de pandémie Covid, à la dégradation du pouvoir d’achat dans un contexte d’inflation record.
Pour tenter de répondre aux enjeux, après +3 % en 2022, les entreprises prévoient des budgets d’augmentations salariales générales et individuelles en hausse de 4 % dans l’ensemble des secteurs d’activité… un niveau record. Ces enveloppes se situent toutefois sous la barre des prévisions d’inflation. Malgré les mesures gouvernementales, l’inflation atteignait le niveau historique de 6,2 % au mois de novembre dernier.
En 2023, des augmentations générales seraient pratiquées par 89 % des entreprises sondées. La plupart des entreprises vont au-delà des mesures budgétaires inscrites dans le cadre des NAO en accordant des mesures complémentaires de rémunération.
Selon les chiffres publiés par le ministère du travail début décembre 2022, le salaire mensuel de base a augmenté en moyenne de 3,7 % sur un an. Et compte tenu de l’inflation il a, en réalité, diminué de 2 %, souligne la Dares.
Malgré la prévision d’une « hausse record » pour 2023 à 4%, le décrochage se maintiendra donc en 2023, qui pourrait être « l’année de tous les dangers », avertit la co-directrice du cabinet LHH.
Les personnels des organismes sociaux n’échappent pas aux difficultés constatées et leur mécontentement est grandissant. Le nombre de démissions est significatif : 1 599 en 2021 alors que la moyenne annuelle était de 700 sur la période de 2012 à 2016.
L’augmentation de la valeur du point étant une revendication majeure, le SNFOCOS a accepté l’augmentation de 3,5% à effet du 1er octobre 2022, la première depuis 2017 (O,5%). C’est un premier acquis mais évidemment bien insuffisant.
Cependant, les salariés des organismes sociaux ne pourront accepter de rester en marge de la tendance des augmentations générales de salaires au niveau national. Ils ne peuvent se contenter, après des années de gel de la valeur du point, d’une évolution « peau de chagrin ».
Le SNFOCOS revendique une augmentation immédiate des salaires qui soit collective, conséquente et pérenne en obtenant la revalorisation de la valeur du point à un niveau venant au moins combler la perte de leur pouvoir d’achat.
Jocelyne Lavier d’Antonio, en charge de la Protection Sociale au SNFOCOS