De COG en COG, la branche Famille a vu ses moyens réduits avec des périmètres étendus sans compensation strictement nécessaire ou des niveaux de restitutions de poste plus rapides que les gains de productivité escomptée. Le réseau a su faire preuve d’une grande résilience avec une forte rationalisation aux dépens parfois de l’efficacité et du service rendu (délai de traitement et qualité perfectibles) et trop souvent un recul dans les conditions de travail d’un personnel déjà mal payé.
Nous abordions avec les mêmes craintes la négociation de la nouvelle COG. Force Ouvrière a maintenu son niveau d’exigence pour négocier et obtenir certains aménagements plus favorables que les fois précédentes.
Sans jamais rattraper les pertes d’effectifs et les écueils des COG précédentes, la nouvelle COG comporte quelques points notables :
- le recrutement de 641 ETP (CDI) dont 530 dès 2023 et 200 de plus en 2024 ainsi que le recrutement de 672 CDD sur la durée de la COG ;
- la mise en place d’une clause de revoyure permettant notamment d’augmenter les effectifs en cas de nouvelle mission affectée aux CAF ;
- Le Plan national immobilier (PNI) en hausse de 20% permettant de répondre aux enjeux écologiques et à l’amélioration du cadre de travail ;
- les dépenses informatiques en hausse de 760M€ ;
- le développement conséquent de l’offre d’accueil collectif (35 000 nouvelles places de crèches) et l’accompagnement des revalorisations salariales du secteur ;
- le renforcement des politiques d’action sociale par l’augmentation du FNAS de +6% par an permettant d’améliorer le niveau de vie des familles et de faciliter leur accès à un logement décent ;
- la revalorisation des fonds locaux de 58M€ permettant aux conseils d’administration des caisses locales de conduire une politique d’action sociale corrélée aux besoins sociaux de leur territoire.
Cette nouvelle COG comporte des avancées qualifiées par certains d’historiques ; nous n’irons pas jusque-là au regard des lourdes pertes des années précédente. Le vote du conseil d’administration a été quasi unanime, moins un vote Contre (CGT) et une abstention (MEDEF).
Ces quelques avancées significatives ne doivent pas nous endormir sur la suite de nos revendications.
Lors de la clause de révision (« revoyure »), l’importance de la trajectoire et de son rythme est cruciale pour redonner de l’efficacité à notre réseau et rétablir des conditions de travail dignes et attractives.
Nous en sommes encore à défendre nos rémunérations, nos métiers, tous nos métiers, notre présence et ancrage territorial et la préservation de notre intervention sociale par le maintien des travailleurs sociaux en Caf.
Gageons que cette inflexion de rythme se poursuive dans le temps ; nous serons là pour l’amplifier et de nouveaux durcir notre posture si les nouveaux projets portaient encore atteintes aux fondamentaux des Caf et leurs effectifs à consolider.
Bruno Gasparini, Secrétaire Général du SNFOCOS