20 ans sans refonte, les classifications sont à bout de souffle. Certains ont essayé de charger la faute sur les syndicats ; ceux qui n’ont pas signé ou ceux qui se sont opposés. La mémoire serait à ce point courte ?
Le SNFOCOS a revendiqué l’ouverture de négociations tous les 5 ans depuis avec à chaque fois la même réponse : soit pas d’ouverture autorisée soit ouverture et fermeture après un pâle bilan partagé. Pourtant, l’obligation légale est quinquennale ou à défaut dès que le 1er niveau de la classification passe sous le SMIC. A ce titre, nous serions à la 4e refonte successive. Quand on veut, on peut !
Depuis 2004, le contexte a changé : plus d’augmentation de la valeur du point, décrochage des niveaux 1, 2 et 3 sous le SMIC, apparition de la RMPP divisée par 3. Voilà les vraies raisons de l’asphyxie des classifications rendues inopérantes par les cadrages devenus des carcans ingérables.
L’alibi des 80 millions d’euros du précédent projet ou des 1,5% en juillet dernier ne tient pas face par exemple aux 300 millions d’euros de perte de pouvoir d’achat constatés sur les seules années 2022 et 2023.
Par la non-revalorisation de la valeur du point et par une RMPP limitée à 1,5%, la tutelle a tué la classification et les salariés se sont appauvris par l’orchestration d’une obsolescence programmée.
L’UCANSS indique qu’il n’y a pas que les revalorisations collectives, mais aussi la capacité à renégocier des classifications.
Si les 160 millions d’euros annoncés sont significatifs, ils supposent de s’inscrire dans une fréquence quinquennale de révision obligatoire des classifications, un maintien régulier des mesures collectives par la valeur du point et un desserrement de l’étau RMPP.
Bruno Gasparini, Secrétaire Général du SNFOCOS