Le SNFOCOS souhaite rappeler, en ouverture de cette négociation, quelques éléments de contexte qui doivent impérativement cadrer nos échanges sur les rémunérations au sein de la Sécurité sociale.
En 2024, l’inflation moyenne en France s’est établie autour de 2%, ce qui signifie que la hausse cumulée des prix depuis 2022 reste très significative pour les ménages. L’inflation en 2025 devrait, elle aussi, s’établir à 2%. Les dépenses essentielles – alimentation, énergie, logement – continuent de peser lourd sur les budgets de nos collègues.
Dans le secteur privé, les salaires ont globalement suivi une trajectoire plus dynamique que dans nos organismes : le salaire net moyen progresse d’environ 2,6% en termes réels en 2024, ce qui montre que de nombreuses branches ont consenti des efforts pour préserver le pouvoir d’achat.
À l’inverse, dans les organismes de Sécurité sociale, nos grilles salariales accusent un décrochage de long terme, que la dernière classification n’a certainement pas permis de combler. Rappelons que la nouvelle classification n’est en aucune manière une mesure de revalorisation salariale.
Faute d’action, le niveau 3 repassera d’ailleurs bientôt sous le SMIC.
Les agents supportent une charge de travail croissante, des contraintes organisationnelles renforcées et une tension permanente sur les effectifs, sans que cela se traduise par une reconnaissance salariale à la hauteur. Cette situation alimente une perte d’attractivité de nos métiers et un sentiment d’injustice profond, notamment chez les cadres.
Pour 2025, un certain nombre de revalorisations nationales ont eu lieu. Le SMIC a été relevé de 2% au 1er novembre 2024, ce qui porte le SMIC mensuel brut à environ 1 802 € en 2025. Les prestations sociales et familiales – RSA, AAH, allocations familiales, etc. – seront revalorisées de 1,7% au 1er avril 2025, afin de tenir compte de l’inflation constatée. Les pensions de retraite de base sont, quant à elles, augmentées de 2,2% au 1er janvier 2025, en application du mécanisme légal d’indexation sur l’inflation (hors tabac).
Autrement dit, l’ensemble du système social prend acte, au moins partiellement, de la nécessité d’ajuster les revenus face à la hausse des prix ; il serait incompréhensible que les salariés de la Sécurité sociale restent en dehors de cette dynamique générale.
Pour le SNFOCOS, la négociation de cette année doit marquer un tournant : une revalorisation significative de la valeur du point est indispensable, afin de compenser la perte de pouvoir d’achat accumulée, de reconnaître l’engagement des équipes et de restaurer l’attractivité de nos métiers.
Un autre enjeu fort serait, par cette revalorisation, de remettre du baume au cœur à tous les salariés fidèles qui n’ont eu que le bénéfice de 3 points lors de la mise en place de la classification.
Le SNFOCOS appelle l’employeur à prendre ses responsabilités et à ouvrir une véritable négociation de rattrapage, à la hauteur des enjeux sociaux et du rôle central que jouent nos organismes dans la cohésion du pays.