Les Caisses sont vides, c’est la crise : et les branches de la sécurité sociale ne vont pas échapper à la chasse aux économies largement dictées par la cour des comptes : non pas que les coûts de gestion ne soient concurrentiels, mais en exigeant 10% de gain de productivité l’Etat récupère un milliard d’Euro.
Plus près de nous, … Service public interrompu, allocataires insatisfaits, directeurs impuissants, salariés épuisés …, la situation dans les CAF reste catastrophique.
Si des explications conjoncturelles émergent, le véritable problème est structurel et trouve ses sources dans la recherche perpétuelle de la rentabilité et de la productivité ordonnées par la Tutelle. Les non remplacements des départs, la départementalisation et les mutualisations asphyxient lentement les organismes de sécurité sociale. Nos missions de base ne sont plus garanties alors que des milliers d’allocataires déferlent sur nos accueils submergés.
Les conséquences pour les salariés sont une dégradation forte des conditions de travail (les Techniciens n’ont plus le temps de souffler, la rotation est de plus en plus limitée). Si la vitrine de la Caf reste (à quel prix!) assumée, l’ « arrière-boutique » laisse les salles de liquidation vides. Pendant ce temps, les stocks grossissent à nouveau, autant de futures raisons de voir les allocataires revenir, encore plus mécontents!
Ces phénomènes seraient moins pesants s’ils n’avaient pas la fâcheuse tendance à s’instaurer dans la régularité. La politique d’embauche minimaliste ne permet pas de lisser les pics d’activités. Les seules périodes de congés scolaires ont vite fait de mettre à mal les résultats.
Dans la course poursuite à la productivité exigée par la tutelle, les CAF, en flux tendu, ne sont plus dimensionnées pour réguler les charges. Recours aux heures supplémentaires, aux CDD mais toujours pas d’embauche pérenne. Les directions jouent les apprentis sorciers avec des moyens humains en perte de vitesse. Pour maintenir un faux semblant de service public, ils sont devenus maîtres en matière d’arbitrage : tantôt tous les moyens à l’accueil tantôt tous à la production. Et on nous parle des vertus de l’organisation en râteau pour mieux justifier la disparition de postes de cadre, véritable variable d’ajustement budgétaire. Rien d’étonnant alors, qu’une fois les heures sup et les rachats RTT payés et les excédents budgétaires partiellement convertis en niveau 4, que les cadres ne soient sacrifiés dans les organigrammes.
Les économies demandées en haut sont nos souffrances d’en bas : les directions, sous perfusion de la Tutelle, sont en train de réduire dans un grand silence ambiant la ligne hiérarchique et les enjeux productivistes de nos gestionnaires nous conduisent à la Grande Braderie du travail social des Caf, des missions mutualisées, de la départementalisation aux reclassements douteux, à la fermeture des sites d’accueils pour récupérer des « marges de manœuvre » en traitement.
Plus que jamais, nous sommes défenseurs de nos missions des CAF et refuserons l’application aveugle des COG qui obligent les directions à attaquer l’encadrement dans leur existence, dans leurs missions et dans leur rémunération. Pour le SNFOCOS, l’encadrement ne sera la variable d’ajustement dans la gestion de la pénurie et la quête de productivité.