Le 21 mai 2019, l’UCANSS a organisé une RPN relative à l’intéressement. Comme l’a souligné M. BARRIERE, la réunion visait à définir les conditions dans lesquelles la performance pourra être calculée et l’intéressement versé aux salariés.
La réalité s’est de nouveau éloignée de la théorie. En effet, les Caisses Nationales ont présenté les indicateurs retenus, les objectifs assignés ainsi que les pondérations attribuées. Sans surprise, les indicateurs ont évolué pour prendre en compte les nouvelles COG et/ou converger les objectifs CPG, et certains résultats du dernier exercice de l’intéressement.
Si la CNAV a décidé de ne pas rehausser les objectifs des 7 indicateurs qui avaient été dépassés l’an dernier, et que la CNAF a intégré des objectifs annoncés comme étant déjà atteints (en lien avec la prime d’activité), la CNAM semble de nouveau vouloir restreindre le bénéfice de l’intéressement en conservant ou retenant des objectifs sur lesquels le personnel n’a pas la main : le taux de recours aux chirurgiens-dentistes, ou les médicaments prescrits par les spécialistes, le contrôle des arrêts pour ne citer qu’eux. Plus surprenant, certains objectifs de la branche maladie sont régionalisés comme le nombre de contacts avec les professionnels de santé et les établissements !
Ça a le mérite d’être clair : les COG pressent le personnel d’un côté, et de l’autre la RMPP et l’intéressement sont construits pour ne pas rémunérer les efforts imposés au personnel ! Alors que l’intéressement est présenté classiquement comme devant motiver le personnel et l’intéresser à l’accroissement de la performance, la tutelle et les caisses nationales s’en servent pour démobiliser et sanctionner le personnel des organismes de sécurité sociale.
En effet, interrogée sur la prise en compte du manque de moyens de certains organismes, ce qui les pénalisent au niveau de l’atteinte des objectifs, la CNAM a répondu par la négative et a même avoué que les objectifs assignés aux salariés du régime général sont supervisés (pour en pas dire imposés) par la DSS. Et d’ajouter que la DSS veut des objectifs garantissant l’impossibilité de verser 100% de l’intéressement au personnel.
Au final, les organisations syndicales sont placées devant le fait accompli : les indicateurs leur sont présentés sans pouvoir faire évoluer les décisions prises par les Caisses nationales avec la DSS.
Le mépris qui s’exprime de nouveau doit cesser. Les efforts consentis par le personnel doivent être financièrement reconnus et valorisés, notamment au sein de la branche Maladie !
Chafik EL AOUGRI, Secrétaire national en charge de la Branche maladie