L’absentéisme connaît une croissance alarmante en France, notamment dans le secteur privé, où il a bondi de 41 % depuis 2019 pour atteindre un taux de 4,5 % en 2024. Ces chiffres, issus du rapport Datascope 2025 d’AXA, révèlent une problématique complexe qui touche à la fois le bien-être des salariés et la performance des entreprises. Les causes de cette tendance sont multiples, mais un facteur se démarque particulièrement : la montée en flèche des troubles psychologiques.

Les troubles psychologiques, notamment l’anxiété, la dépression et le burn-out, représentent désormais la première cause des arrêts de longue durée. Chez les femmes de moins de 30 ans, ces troubles constituent près de 60 % des arrêts longs. Une tendance préoccupante est également observée chez les cadres, dont l’absentéisme a augmenté de 9 % en un an, avec une hausse encore plus marquée de 13,6 % chez les femmes cadres de moins de 40 ans.

Face à ces constats, plusieurs pistes d’amélioration doivent être explorées pour répondre à cette problématique. Tout d’abord, les entreprises doivent renforcer leurs politiques de prévention des risques psychosociaux. Cela passe par une meilleure formation des managers, un dialogue social accru et l’instauration d’un climat de travail sain et bienveillant. Les initiatives visant à favoriser l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, telles que le télétravail flexible ou des horaires adaptés, pourraient également contribuer à réduire le stress au travail.

Ensuite, il est crucial d’améliorer l’accès aux soins pour les salariés. Le rapport souligne que ceux qui ont un accès limité aux soins prennent moins d’arrêts, mais ces arrêts sont souvent plus longs et plus graves. Les entreprises, en collaboration avec les mutuelles et les assurances, devraient promouvoir des programmes de santé accessibles, comme des consultations psychologiques ou des campagnes de dépistage.

Enfin, l’État et les partenaires sociaux ont un rôle clé à jouer dans la mise en place de politiques publiques visant à soutenir les entreprises dans cette transition. Les incitations financières pour les employeurs qui investissent dans le bien-être de leurs salariés, ainsi que des campagnes de sensibilisation nationales, pourraient avoir un impact positif.

La hausse de l’absentéisme est un défi collectif qui nécessite une réponse proactive et coordonnée. En plaçant la santé des salariés au cœur de leurs priorités, les entreprises peuvent non seulement améliorer leur performance, mais également contribuer à bâtir une société plus juste et solidaire. Seule une mobilisation commune permettra d’inverser cette tendance inquiétante.