Dans l’optique d’une intersyndicale nationale de la Branche Famille qui se tiendra ce jeudi 3 juin, la délégation du SNFOCOS a élaboré une plateforme revendicative
dont vous trouverez ci-dessous le contexte.
Durant la dernière décennie, la situation de la branche famille n’a pas cessé de s’aggraver, les alertes du SNFOCOS sont devenues récurrentes et malheureusement non prises en considération.
Aujourd’hui et sans exagération, la situation dans le réseau des Caf est explosive.
La branche famille continue sa lente descente aux enfers !
–A la complexité croissante de la liquidation des prestations légales, s’ajoute l’accroissement des charges conjoncturelles en tant que mesures remparts contre l’exclusion sociale (minima sociaux, dernier guichet recevant les usagers, substitution à l’État dans la Solidarité Nationale, sous-traitant des Conseils Départementaux, …).
–Alourdissement structurel des charges, une réglementation complexe et en constante évolution, nouvelles prestations en cours de COG telle que la Prime d’Activité, Intermédiation financière, Ade, …
– Des réformes brutales et mal préparées, motivées par des objectifs d’économies budgétaires contraires aux besoins des allocataires, des partenaires et des salariés de l’Institution (réforme AL).
-Cette dernière décennie a été marquée également par de grands projets de réorganisation, mutualisation et externalisation (SNGpaie, formation, GED, Aripa-Asfr…) sans la véritable optimisation affichée et voulue par la Tutelle !
Sans oublier la compilation de démarche et projets ’’pharaoniques’’, ambitieux et chronophages : démarche processus, MDR puis DQI puis DQI rénovée, une multitude de plans, de projets spécifiques, de partenariats départementaux comme les CTG pour l’action sociale.
-Un SI incapable de répondre à la complexité de la législation, aux reformes et aux attentes du pilotage malgré notamment les bricolages de Cristal et de SIAS et les nouveautés toujours décevantes de SI-Talent…
-Une faible cohérence est relevée également dans des projets dont les objectifs sont confus et redondants, RSE, RSO, QVT, développement durable, projet d’entreprise, sans que les caisses locales soient outillées à un pilotage cohérent et rationnel du fait de l’appauvrissement en expertise, 1ere cible des ETP rendus !
Face à ce contexte, il est désespérant de constater :
– La non-compensation des charges nouvelles et la poursuite de la restitution des postes.
– La non-reconnaissance des salariés avec une politique salariale et promotionnelle quasi nulle depuis 2010.
– Le Mal-être au travail, plus que dans aucune autre Branche de la sécurité sociale, les salariés des Caf en souffrent (perte de sens, travail non reconnu, absentéisme…)
Depuis une décennie rien n’a changé, au contraire, la situation s’aggrave !
La situation dans les Caf est de plus en plus problématique !
Augmentation des charges et baisse continuelle des effectifs
les chiffres parlent !
Une charge en augmentation importante et des moyens en baisse continue
Une comparaison sur une période de 4 ans, entre 2016 et 2019, laisse voir une nette augmentation des charges.
En nombre de pièces, 2016 enregistre 175 .6 millions contre 208.8 millions en 2019, soit une augmentation de 19 %. Corrélativement, le nombre d’allocataire a augmenté, passant de 12.5 millions à 13.5 millions, soit +8 %.
La dématérialisation n’est pas synonyme de baisse de charges, elle impose d’autres modalités de réponses, les courriels allocataires sont en montée croissante, 5.9 millions de courriels en 2016 contre 6.7 millions en 2019 soit 14% de plus.
A l’inverse, le nombre d’agents, capital humain de la branche, est en continuelle érosion !
En 2016, la branche était composée de 36675 agents. Au rythme des suppressions prévues par la COG actuelle, l’effectif sera en 2020 de 34070 agents, soit 2605 postes en moins ( -7%).
Des agents insatisfaits de leur rémunération,
plus stressés et sans perspective d’avenir
Le Baromètre Social Institutionnel (BSI national 2018) mis en place par l’institution doit servir à quelque chose, les chiffres parlent :
1-La satisfaction globale des agents de l’institution est de 63 %, il est inférieur de 2 points à l’ensemble sécurité sociale et de 13 % de l’ensemble salariés français.
2-Satisfaction de la rémunération : 27 % de satisfaits pour la Branche contre 31 % pour la SS et 62% pour l’ensemble des salariés français.
3-Niveau de stress trop important : 36 % ont un niveau de stress trop important contre 35% pour l’ensemble SS et 20 % seulement pour l’ensemble salariés français.
4-Faibles perspectives d’avenir : 23% seulement pensent avoir des perspectives d’avenir au sein de la SS, encore moins au sein de l’organisme, 22% seulement !
Dans ce contexte, à la lumière de ces indicateurs au rouge,
la prise en compte des revendications du personnel de la branche famille est d’une urgence absolue !
Les délégués syndicaux et représentants locaux du SNFOCOS dans les CAF