Il y a quelques mois, la CAF de HAUTE GARONNE publiait une offre de recrutement, un « Chief happiness officer », fonction au confluent de la communication interne et de l’agent d’ambiance (https://www.linkedin.com/pulse/la-caf-de-haute-garonne-recrute-un-chief-hapiness-en-cdi-carponcin/).

Et qui plus est, un CDI.

Dans le descriptif du poste, on peut lire : « engagement  dans une transformation managériale visant à améliorer la qualité de vie au travail des salariés, bien-être au travail au cœur de la démarche de développement durable, terrain de jeu, espace dédié à la convivialité sur le toit terrasse, animateur de vie au travail … »

Quelle mascarade !

Alors même que la branche « Famille » souffre d’un manque récurrent de personnel, que l’encadrement peine au quotidien à la mise en œuvre de ses missions, que les COG successives imposent un accroissement de la charge de travail avec une baisse de moyens, on cherche des responsables du bonheur pouvant faire croire qu’en Caf, on voit la vie en rose.

Faut-il voir un côté démagogique dans ce nouveau langage, synonyme de bienveillance, de « positive attitude » et j’en passe ?

Ou avons-nous besoin de recruter des « bouffons de service » pour cacher le mal-être au travail, pour tempérer un climat social dégradé, pour minimiser la perte de confiance des salariés, ou encore rendre les équipes plus efficaces et plus performantes ?

Un peu tout cela sans doute.

Mais personne n’est dupe au regard des conditions de travail de plus en plus difficiles au sein de notre institution. Et ce ne sont pas les résultats des différents baromètres institutionnels qui viendront contredire cette perception.

Alors cessons cette « novlangue ».

Le personnel des Caf attend de la considération, de la reconnaissance par l’octroi de moyens adéquats, tant financiers qu’humains, pour mener à bien son travail.

Ah ! Précision importante : ce nouvel intitulé ne figure pas  dans le répertoire des métiers du site de l’Ucanss…

Mais prudence, il se pourrait bien que dans une future négociation sur la classification des emplois, on s’attache plus à ce genre d’innovation qu’à revaloriser  les salaires et dynamiser les parcours professionnels.

Dominique  Poumier, Chargée de mission SNFOCOS