Monsieur le Directeur,

Depuis plusieurs mois, le SNFOCOS vous alerte sur la politique de déclassement des cadres induite par le projet de nouvelle classification que vous portez sous mandat du COMEX.

Malgré nos alertes, malgré la tenue des groupes de travail sur les emplois repères (dont le déroulement interroge sur la définition même du groupe de travail), et malgré enfin le report de la RPN de décembre pour permettre aux Caisses Nationales de bénéficier d’un temps de consolidation, le SNFOCOS constate que le déclassement des cadres reste votre ligne verte…et notre ligne rouge !

A la lecture des documents de travail transmis pour la réunion du jour, nous relevons que le déclassement des cadres ne suffisait pas pour l’employeur. Apparemment, quand nous vous alertions sur le passage au niveau D de nombreux cadres, et sur l’impact financier inhérent à ce déclassement (éligibilité à des pas de 9 points de compétence au lieu de 12), nous n’étions pas assez explicites quant à nos revendications.

Soyons le : un salarié qui bénéficie actuellement d’un niveau de cadre (à partir du niveau 5A donc) doit conserver son statut de cadre et ses accessoires (notamment l’éligibilité aux 12 points de compétence, comme les autres cadres intermédiaires, et l’assujettissement aux cotisations attachées au statut de cadre, la prévoyance et l’APEC en premier lieu).

Que vous proposiez désormais d’attribuer 12 points aux salariés positionnés sur le niveau D constitue une promotion pour les employés qui sont actuellement niveau 4, mais pour ceux qui relèvent d’un niveau supérieur, les cadres sacrifiés, c’est un pis-aller !

Nous ajouterons que le temps de consolidation, près de 2 mois, n’a à ce jour permis de revoir le positionnement que des seules secrétaires. Qu’en est-il des CIS ? Qu’en est-il des juristes qui ne sont ni conseiller juridique ni audiencier ? Qu’en sera-t-il des diététiciens ? Des orthoprothésistes ? Des chargés de validation recettes ?

Permettez-moi de faire un focus sur les métiers juridiques. Actuellement, l’hétérogénéité est la règle avec des salariés recrutés à Bac+5 en droit sur des postes de techniciens juridiques niveau 3 dans de nombreuses caisses, et bien souvent des perspectives d’évolutions de carrières se limitant à l’obtention d’un poste de conseiller juridique spécialisé (Niveau 5A à 7 selon les caisses) ou d’audiencier (niveau 5A à 7 là encore). Les perspectives salariales et professionnelles sont si réduites que le turn over dans ces métiers est régulièrement reconnu par les Caisses Nationales et l’UCANSS, cependant que les Caisses locales en arrivent à préférer recourir à des avocats plutôt que de pratiquer une politique salariale digne. Les propositions contenues dans votre projet de classification ne sont pas de nature à assurer l’attractivité ni même la fidélité des juristes au sein de l’institution.

En fait Monsieur le Directeur, votre projet ajoute la déconsidération à la déqualification ! Le rôle du pompier pyromane semblait dévolu au Premier ministre avec son jeu de dupes autour de l’âge pivot, le COMEX semble vouloir endosser le costume à son tour mais saura t il éteindre les incendies qu’il déclenche au sein du personnel ?

Le SNFOCOS continuera son combat en 2020 et restera le syndicat de défense des cadres autour de la table des négociateurs à l’UCANSS.

La délégation du SNFOCOS :

Eric GAUTRON, Secrétaire national du SNFOCOS en charge de l’encadrement

Chafik EL AOUGRI, Secrétaire national du SNFOCOS en charge de la branche Maladie

Virginie PREVAUTEL, membre de la Délégation Régionale Ile de France du SNFOCOS