Défendre les cadres, tous les cadres !
C’est ce que nous avons encore fait à l’UCANSS lors d’une énième réunion de « négociation ».
Nous y avons répété que les cadres n’ont au mieux rien à gagner dans ce projet, projet dans lequel au pire ils se voient déclassés.
Plutôt que de longs discours, prenons quelques exemples pour illustrer nos remarques et nos revendications.
Le « conseiller informatique services » est un métier emblématique du projet et illustre les déclassements. D’après les données de l’UCANSS, ces collègues sont 320 au niveau 4 et 180 au niveau 5A (une petite minorité au-delà). Rien n’est écrit officiellement sur leur parcours professionnel mais actuellement, ils évoluent vers un niveau 5A (voire même ensuite 5B) compte tenu de leur expertise et de leur autonomie, reconnue par M. REVEL en personne lors du dernier séminaire des CIS.
Seulement voilà, lors de sa notation de cet emploi, la CNAM a classé les CIS au niveau D c’est-à-dire le dernier niveau de la grille employé.
A la demande du SNFOCOS, seule organisation à défendre les CIS, l’UCANSS va revoir le positionnement de cet emploi pour le placer chez les cadres. Malheureusement, pour le moment, ils sont les seuls à pouvoir échapper à ce système.
En effet, notre demande n’a pas eu le même écho s’agissant des assistantes de direction qui sont aujourd’hui majoritairement cadres mais que l’employeur veut déclasser au niveau D.
Il en va de même pour tous les salariés qui sont actuellement dans la grille cadre de par leur expérience, leur responsabilité ou des particularités locales, mais dont le métier sera classé au niveau D. C’est ce que l’UCANSS appelle les déclassements à la marge… 40 gestionnaires conseil allocataire expert, 34 référents technique du service médical, 136 référents technique vérification, 122 référents technique administration des RH, etc.
Conséquences des positions du COMEX ?
- Figés dans leur niveau D (c’est le principe de l’emploi repère proposé par l’employeur), il n’y a plus la possibilité de changer de niveau : la règle des 105% ne trouvera donc plus à s’appliquer à l’occasion d’un parcours professionnel.
En guise de palliatif, l’employeur propose un système de paliers (4 paliers dans un niveau). Chaque fois que vous atteignez un palier vous aurez droit à 3 points de compétence…autant dire une manne financière qui s’élève à 9 points dans toute votre vie de CIS…à moins d’être d’emblée positionné sur le second palier et d’alors perdre le bénéfice de la première allocation de 3 points ! (Ceci est valable pour tous les autres emplois).
- L’ancienneté ne change pas malgré nos revendications de la déplafonner, elle reste limitée à 2 points par an dans une limite à 50 points.
- Pour les points de compétence, l’employeur propose de les « revaloriser » marginalement :
- Pour les employés des niveaux A à C (passage de 7 actuellement à 9 points)
- Pour les employés des niveaux D (passage de 7 à 12 points) !
- Aucune augmentation pour les cadres qui restent à 12 points pour les niveaux E à G et 15 points pour les niveaux H et I. C’est un véritable tassement des rémunérations que l’employeur propose et bien évidemment une déconsidération flagrante des cadres.
En bref comme nous le disions, il n’y a rien à gagner, l’employeur ayant trouvé la combine d’augmenter le pas de compétence des niveaux D à 12 points, rognant un peu plus sur ses marges de manœuvre au détriment des cadres.
Au final beaucoup de monde concerné. Malgré cela, l’UCANSS martèle que son projet fait gagner en salaires beaucoup de monde et, comme pour la réforme de la retraite, que les syndicats ne comprennent pas son projet.
Pour notre part, nous n’acceptons pas un projet qui se fait encore sur le dos des cadres, de tous les cadres. Car en dehors du fait qu’il n’y a rien à gagner, c’est la définition du statut de cadre qui est en jeu et il est hors de question pour nous de laisser l’employeur seul manipuler sa propre définition du cadre de la Sécurité sociale.
Eric GAUTRON, Secrétaire national du SNFOCOS en charge de l’encadrement