Le personnel de la Sécu a été mobilisé pour assurer et assumer les activités essentielles et aller au-delà (sans pouvoir être exhaustif) : dans les CPAM (notamment mobilisées pour verser les IJ des arrêts dérogatoires), dans les URSSAF (notamment mobilisées pour bâtir un système pour les assistantes maternelles et pour délivrer diverses aides), dans les CAF (notamment mobilisées pour garantir la continuité des droits et pour les crèches), dans les CARSAT (notamment mobilisées pour contacter les retraités du régime général et des travailleurs indépendants en situation d’isolement et pouvant présenter des risques de fragilisation).

Que dire des personnels de santé de notre institution ?

Nos praticiens conseils et autres infirmiers ont fait le nécessaire pour se porter volontaires auprès des ARS et ont pu être réquisitionnés ci ou là. Dans les UGECAM, la solidarité n’a pas été vaine puisque des unités COVID 19 ont été mises en place dans les établissements de soins de suite du groupe pour accueillir des patients en provenance des hôpitaux aigus, notamment pour soulager les services de réanimation et pour engager une rééducation des certains patients.

S’appuyant sur les louanges et les remerciements des uns et des autres, le SNFOCOS a revendiqué et exigé une reconnaissance financière au profit de ces personnels de l’institution. A ce jour, aucune réponse n’a été apportée, tant par nos caisses nationales que par la tutelle. Ce silence ressemble à s’y méprendre à du mépris à la lumière des dernières annonces.

Des annonces financières multiples

D’après le compte rendu du Conseil des ministres du 15 avril 2020 : « Une provision de 8 milliards d’euros est prévue pour les dépenses exceptionnelles de santé pour faire face à l’épidémie, notamment les matériels et les masques, les mesures sur les indemnités journalières et le jour de carence ainsi que les rémunérations exceptionnelles pour le personnel soignant et une première tranche des surcoûts liés à la crise.

C’est donc un plan massif et faisant intervenir à la fois des aides directes, des aides à la trésorerie et des aides financières qui est mis en place pour faire face à une crise sans précédent. Le Gouvernement l’adaptera à chaque fois que cela sera nécessaire pour soutenir notre système de santé et préserver les entreprises et l’emploi pour permettre une reprise aussi rapide que possible de l’économie. »

A cela, il faut ajouter l’annonce d’une prime de 1000 euros pour les fonctionnaires, une prime de 150 euros (+ 100 euros par enfant) pour les bénéficiaires de minima sociaux…

Lors de ce même Conseil des ministres, le gouvernement a précisé sa vision de la prime aux soignants : 1500 euros pour les professionnels de santé exerçant dans les départements les plus touchés par l’épidémie et 500 euros pour les autres…alors même que des professionnels ont quitté leur département, voire leur région pour aller aider ailleurs, que les régions les moins touchées accueillent des patients pour délester les autres.

Olivier VERAN a également annoncé une revalorisation des salaires à l’issue de la crise et une gratification, après négociation, au profit des personnels des EHPAD et de l’aide à domicile.

Se sentant oubliés, les médecins ont, par la voix de la CSMF, appelé le gouvernement à « réparer cet oubli ».

Il n’a pas fallu attendre pour qu’ils soient entendus.

Ce même 15 avril, le Directeur Général de la CNAM a été auditionné par la commission des affaires sociales du Sénat. Ce fut l’occasion pour lui d’annoncer que :

  • D’une part, les libéraux pourront bénéficier d’un premier acompte lié à la compensation de perte de revenus début mai, voire à la fin du mois d’avril ;
  • D’autre part,«  l’Assurance maladie financera les 4 milliards d’euros alloués à Santé publique France pour l’achat d’équipements de protection, ainsi que les tests de dépistage dont les montants ne sont pas encore connus. »

Et la Sécu dans tout ça ?

Le SNFOCOS ne cessera pas de combattre et de revendiquer pour que cet investissement et les paroles de nos dirigeants se matérialisent financièrement.

Répétons-le et assénons-le : le SNFOCOS appelle à l’instauration d’un plan d’investissement et de revalorisation au profit des personnels, actuels et futurs, de la Sécurité sociale, de l’administratif au dirigeant, en passant bien entendu par les personnels médicaux et paramédicaux.

 Ce plan doit procéder de 3 mesures principales :

  • Allocation d’une prime exceptionnelle à l’ensemble des personnels, en la graduant le cas en échéant pour récompenser ceux qui ont dû ou voulu continuer de se rendre sur sites
  • Déplafonnement de l’enveloppe dévolue aux négociations de nouvelles classifications des emplois et desserrement du calendrier pour y aboutir
  • Enfin, et c’est une revendication récurrente depuis plusieurs années, revalorisation de la valeur du point.

Ni sacrifice, ni sacrifié, ni oubli, ni oublié !

Chafik EL AOUGRI, Secrétaire national en charge de la Branche Maladie