COURRIER DU SNFOCOS DU 4 MAI 2020 AU DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA CNAM

Monsieur le Directeur Général,

Les verbes de notre devise (« soigner, rééduquer, réinsérer : la santé sans préjugés ») n’ont jamais eu autant de sens que dans cette période. En effet, depuis le début de la crise, l’investissement des personnels des établissements sanitaires et médico-sociaux du groupe UGECAM est exemplaire. Employés et cadres sont mobilisés sept jours sur sept, 24 heures sur 24, ne comptant pas leurs heures et assurant leur mission de service public dans des conditions difficiles, le cas échéant en contact direct avec des personnes déclarées « COVID confirmé ».

Les modes de prises en charge et d’accompagnement des usagers des établissements sanitaires et médico-sociaux ont dû être réinventés pour s’adapter à la situation de crise sanitaire.

Les valeurs professionnelles des salariés des métiers soignants, éducatifs, rééducatifs, thérapeutiques…se sont particulièrement exprimées par leur dévouement pour assurer leurs missions « quel qu’en soit le prix ».

Les services supports et logistiques, eux aussi, sont sur « le front » malgré les difficultés.

Des dérogations aux règles du Code de Travail et de la convention collective ont été imposées par les Directions des UGECAM aux salariés volontaires sur les unités COVID, à savoir pour exemple :

  • Travail en 12h
  • Non-respect des amplitudes de repos
  • Non-respect des deux jours de repos hebdomadaires
  • Hébergement sur site.

Il est à déplorer les difficultés d’équiper en nombre suffisant les professionnels des établissements avec des EPI (masques chirurgicaux, masques FFP2, blouses jetables, gants…) mettant ainsi en danger les autres malades ou usagers ainsi que ces salariés et leurs familles.

Les conditions de bio-nettoyage ne sont pas toujours respectées notamment par les sociétés de nettoyage privé intervenant au titre des prestations externalisées. Notre organisation s’est largement exprimée par le passé sur la volonté de maintenir ces services logistiques pour garantir la continuité et la qualité des prestations. Le constat durant cette crise, révèle les faiblesses de ces modalités de fonctionnement privatisées.

Le travail au domicile des usagers a été développé dans beaucoup d’établissement afin de poursuivre leurs missions mais ceci sans moyens techniques comme les équipements informatiques et téléphoniques pour se connecter à distance.

L’engagement des salariés des CPAM et des DRSM qui se sont investis auprès des personnels des établissements sanitaires et médico-sociaux des UGECAM, est remarquable et témoigne ainsi de la solidarité et des valeurs de l’Assurance Maladie.

Pour l’ensemble de ces raisons, il faut que ces efforts de tous les personnels des établissements sanitaires et médico-sociaux du groupe UGECAM mobilisés, soient considérés et récompensés. C’est pourquoi je demande :

  • Une prime de 1500 euros à l’instar de l’hôpital public et que celle-ci ne soit pas financée sur les propres budgets et dotations des établissements sanitaires et médico-sociaux des UGECAM. Sur le modèle de ce qu’a fait UNIVI, il faut que la CNAM attribue une prime de 1000 euros dès maintenant dans l’attente des décisions des pouvoirs publics. Il y a un message à envoyer au personnel des UGECAM et cette « avance sur prime » aurait une valeur symbolique en reconnaissance de leur engagement quotidien ;
  • Le report des congés non pris pour raison de service au-delà du 30 avril, pour les personnels qui le souhaitent ;
  • Le paiement des heures supplémentaires majorées à 50% pour la période COVID dès la première heure effectuée avec un financement hors dotation ;
  • La monétisation des CET, y compris des jours de congés principaux avec un paiement au 1er juillet ;
  • La possibilité de monétiser plus de 10 jours dans le CET;
  • L’attribution de titres restaurants et de l’indemnité forfaitaire de repas comme en bénéficie le reste des personnels de la Sécurité Sociale ;
  • La réalisation de tests PCR avant le déconfinement pour l’ensemble des salariés des UGECAM, y compris ceux qui sont intervenus en renfort ;
  • Un soutien et une écoute psychologique systématique afin d’aider et de soutenir les salariés ;
  • La reconnaissance de « maladie professionnelle » pour tous les salariés ayant contracté le virus, de manière automatique sans qu’ils aient à en faire la preuve.

Je vous prie de recevoir, Monsieur le Directeur Général, mes sincères salutations.

Le Secrétaire Général,  Alain GAUTRON