L’étatisation de la Sécurité sociale que nous ne cessons de dénoncer n’est pas nouvelle.
Cependant elle progresse, l’Etat étant avide de prendre toute la place au détriment de la gestion paritaire. Pourtant, comme toute politique, cela n’est pas irrémédiable, c’est pourquoi le SNFOCOS s’y oppose et milite pour une autre gestion.
La mise en place des COG en 1996 par le gouvernement Juppé marque durablement et profondément l’étatisation de la Sécurité sociale par le biais des deux bras armés économique et politique.
Prenant prétexte d’un déficit de la Sécurité sociale, l’Etat, légiférant par ordonnance, institue les COG entre l’Etat et les caisses, dépossédant salariés et employeurs de leur gestion paritaire.
Le bras économique se chargera quant à lui de remplacer au fur et à mesure les cotisations, celles qui ouvrent des droits, par des impôts (CSG), mettant la Sécurité sociale sous la coupe budgétaire des gouvernements et de leurs arbitrages libéraux.
Désormais les COG dessinent pour cinq ans quel sera le niveau d’étranglement de nos branches, de nos organismes.
L’actuelle (2018-2022) a prévu de supprimer 12.000 postes toutes branches confondues.
Pour l’Assurance maladie sur le terrain cela se traduit par une réduction du personnel de 2.5% par an pour chaque caisse. Dans la précédente COG (2014-2017) elle avait déjà rendu 4.500 postes. Sur ces deux COG l’Assurance maladie a perdu 20% de son personnel.
Les autres branches ne sont pas mieux loties.
Dans un de ces rapports, la Cour des Comptes reprochait à la Branche Retraite les erreurs de calcul des pensions, faute de techniciens en nombre et bien formés, mais aussi le manque d’agents en accueil pour recevoir le public.
Et pourtant cette même Cour des Comptes reproche à l’Etat de ne pas aller assez vite dans la suppression des postes ! Durant cette COG 2018-2022, la Branche Retraite doit sacrifier près de 900 ETP ! Cherchez l’erreur !
Vous comprendrez pourquoi le SNFOCOS ne peut rester sans réagir en découvrant la Lettre de Missions sur la prochaine COG 2023-2027.
Eric GAUTRON, Secrétaire National en charge de la Communication et de la Syndicalisation, de l’Encadrement et de la Prévoyance