La lettre du Maire de Dieppe au Directeur Général de l’ACOSS que nous avons publiée la semaine dernière nous conforte dans nos positions et notre combat pour défendre la Sécurité sociale.

Les caisses nationales, les tutelles et les faiseurs de rapports ne trouvent ainsi sur le chemin pas que les syndicats, pas que le SNFOCOS, mais les élus de la République eux-mêmes qui dénoncent cette politique d’austérité qui détruit le service public.

Le Maire de Dieppe dans son appel Républicain ne fait que demander le respect pour les territoires, pour les salariés impactés comme pour les cotisants, mais aussi sur la forme le respect du dialogue et non pas de « régler en toute discrétion le sort de l’antenne locale d’un organisme en charge d’un service public éminent ».

Ce respect du dialogue social passe comme nous le martelons sans relâche par le retour du paritarisme dans toutes les branches de la sécurité sociale et lorsque celui-ci existe encore le respect de ses administrateurs. A Dieppe il est fort à parier que le conseil d’administration n’a pas été informé du projet « éventuel » de fermeture du site.

Le respect des territoires c’est faire en sorte que la République et son service public maille notre pays pour rendre le service attendu. Quand le Maire de Dieppe rappel dans son courrier que « si on éloigne les services de leurs utilisateurs, on fragilise encore davantage ce qui demeure du consensus républicain autour de notre système de protection sociale » et que « cette mécanique se paie, scrutin électoral après scrutin électoral, par une extension du sentiment d’abandon et une extension en tâche d’huile du vote de colère », il rappelle à nos tutelles et nos caisses nationales comme le répète Jean-Claude Mailly que cette politique est suicidaire non seulement économiquement et socialement mais aussi démocratiquement.

Alors oui Dieppe devient un symbole de résistance républicaine en devenant le symbole de toute la politique de réorganisation de la sécurité sociale. Les URSSAF ont déjà été régionalisées, aujourd’hui on voit se dessiner la suite du plan avec des fermetures de sites envisagées selon une « taille critique ». Il ne s’agirait donc pas seulement de fermer de petites « antennes » infra-départementales mais demain des sites départementaux puisque certains atteignent ce fameux seuil. A combien est-il fixé d’ailleurs ? Le rapport IGAS parle d’un seuil de 20 personnes mais on voit bien avec Dieppe qui compte plus de 30 salariés que la barre peut être mise bien plus haute.

Déjà tous les organismes de Sécurité sociale sont touchés par des fermetures de points d’accueil sur tout le territoire, qu’il s’agisse des points CAF, des antennes de CPAM ou des points d’accueil des CARSAT. Mais demain il s’agira de regrouper voire de fermer des organismes départementaux de plein exercice, c’est vrai pour les URSSAF comme pour les CPAM avec le projet de Travail en Réseau de l’Assurance Maladie (TRAM).

Ces questions doivent être portées devant toutes les instances afin d’obtenir des réponses et des garanties. Cela passe par nos administrateurs comme par nos élus en CE, CHSCT et nos Délégués Syndicaux.

Déjà nous voyons par les remontées du terrain de nos camarades poindre les éléments de langages qui se voudraient rassurant mais qui entretiennent la confusion. Nous y reviendrons dans un prochain article.

Eric Gautron, Secrétaire national en charge de la politique de communication, de la syndicalisation et des ARS  https://twitter.com/EricGautron