Au soir du second tour le président de la République tout juste élu invoquait pour ce quinquennat « une méthode refondée ».
« Cette ère nouvelle ne sera pas la continuité du quinquennat qui s’achève mais l’invention collective d’une méthode refondée pour cinq années de mieux au service de notre pays »
On lit derrière cette phrase bien sûr la volonté de tourner la page de cette méthode qui a produit les crises majeures qu’ont été celles des gilets jaunes et des grandes manifestations contre la réforme des retraites ou encore des scandales qui ont émaillé le précédent quinquennat dont l’affaire McKinsey a été le dernier en date.
Malheureusement, dès le lendemain, l’humilité n’était déjà plus de mise dans la bouche des ministres encore en fonction. Car si l’on pense que cette « méthode refondée » doit d’abord s’appliquer au dialogue social et au plus clivant des projets du programme du président, la réforme des retraites et son recul de l’âge de départ, cela ne va pas de soi quand on lit les déclarations de la Ministre du Travail et du Ministre de l’Economie :
- Elisabeth Borne a assuré que la réforme des retraites qui prévoit le relèvement de l’âge de départ à 65 ans était « nécessaire pour assurer la pérennité du système » et d’ajouter « il faudra progressivement travailler un peu plus longtemps »
- Bruno Le Maire quant à lui a indiqué ne pouvoir donner la garantie qu’il n’y aura pas de 49-3 !
Question changement de méthode on attend mieux et comme l’a déclaré Yves Veyrier lors d’une interview : « ça ne peut pas être Je décide et je vous demande de mettre en œuvre la décision ».
Eric Gautron, Secrétaire Général du SNFOCOS