En matière de pouvoir d’achat, les salariés de la Sécurité sociale sont fortement pénalisés depuis deux décennies. L’évolution générale du salaire entre deux augmentations de la valeur du point décroche de 18% en dessous de l’inflation. L’évolution individuelle du salaire suit en moyenne la tendance de l’inflation « majorée » de 0,5% par année. L’outil statistique de la RMPP, qui est devenu un outil de gestion, a démontré ses limites : certes contrôler le budget que représente la masse salariale des personnels de la Sécurité sociale, mais, par le jeu de lettres de cadrages minimalistes, appauvrir chaque année davantage les salariés.
Avec la complicité de certains, la tutelle refuse de dépasser la seule vision étriquée des salaires d’embauche : que ce soit pour les seuls bas salaires indexés sur l’évolution du Smic ou bien lors des projets des classifications, rien ou très peu pour fidéliser les anciens et dynamiser leur carrière. Il ne suffit pas de vouloir être attractif, encore faut-il le rester tout le long de la carrière. Et ce n’est pas un cadrage RMPP au niveau de l’inflation ou une enveloppe de « transposition de classifications » à 80 millions d’Euros, soit l’effet de 1,5% d’inflation, qui va changer cette paupérisation organisée.
Au contraire, l’attractivité n’est plus salariale ; il suffit de regarder les Praticiens Conseils ou les manageurs pour s’en convaincre ; même les Agents de Direction démissionnent.
Alors, après une année exceptionnelle 2022 avec une inflation à 7% par an, 2023 s’annonce avec les mêmes prévisions. Selon un rapport de WTW (Willis Towers Watson) la croissance des salaires était de 2,3% en année pleine en 2021 contre 3,1% en 2022 et 3,3% en 2023.
C’est pourquoi, pour le SNFOCOS, signer les 3 accords salariaux Cadres, Praticiens-conseils et Agents de direction n’est pas une fin. Nous nous inscrivons dans la mobilisation de la journée d’action interprofessionnelle du 18 octobre 2022 sur les salaires. Cette mobilisation, et les suivantes…, doivent nous conduire à véritablement négocier et signer d’autres accords de salaires.
Faisons infléchir l’austérité budgétaire dont nous sommes victimes. Revendiquons des salaires dignes et suffisants et réclamons l’ouverture d’une nouvelle négociation salariale.
Bruno Gasparini, Secrétaire Général du SNFOCOS