Alors qu’il existe des obligations légales et conventionnelles en matière d’accès à la formation professionnelle, force est de constater que le personnel souffre d’un manque d’information.

La crise sanitaire a été l’occasion pour de nombreux collègues de constater que leur emploi et/ou les perspectives d’évolution au sein de leur organisme ne suffisent plus à leur épanouissement.

Un dispositif mérite un focus : le conseil en évolution professionnelle (CEP).

Créé en 2014, c’est en fait un service public gratuit dont l’objectif est d’aider les actifs à construire leur projet professionnel et à le réaliser, aussi bien au titre d’une reconversion (y compris d’une création d’entreprise) que d’une évolution professionnelle.

L’accord du 19 décembre 2019 sur la formation professionnelle, dont nous avions relayé la genèse via plusieurs articles, consacre son article 5 au CEP. Cet article contient des mesures qu’il paraît opportun de rappeler :

–          Tout salarié en CDI justifiant d’au moins 5 années d’ancienneté dont 12 mois au sein du même organisme bénéficie à sa demande d’une autorisation d’absence rémunérée d’une demi- journée en vue de réaliser un conseil en évolution professionnelle. En réponse à la revendication du SNFOCOS visant à le porter à une journée, l’accord prévoit cette possibilité « lorsque l’organisme habilité à dispenser le CEP se trouve particulièrement éloigné du domicile du salarié », formule suffisamment floue pour laisser un pouvoir discrétionnaire à l’employeur, ce qui n’est pas satisfaisant ;

–          Les frais de transport et de repas engagés pour bénéficier d’un CEP sont remboursés sur la base du protocole du 23 juillet 2015 relatif aux frais de déplacement (donc versement d’indemnités kilométriques ou remboursement du billet de transport en commun et indemnité forfaitaire de repas)

–          Enfin, le dernier alinéa de l’art 5 dispose que « les employeurs examinent avec attention toute demande de formation faisant suite à un conseil en évolution professionnelle dans le cadre de l’établissement de leur plan de développement des compétences ».

Concrètement, tout salarié souhaitant changer de métier, évoluer vers un poste d’encadrement ou développer ses compétences pourrait et même devrait, sous réserve des critères d’éligibilité inscrits dans l’accord de 2019, se rapprocher de son service RH et s’orienter vers un organisme local habilité (APEC ou CAP EMPLOI principalement, mais il existe plusieurs sites de proximité sélectionnés par France COMPETENCES…) pour bénéficier d’un CEP.

Par la suite, il pourrait par exemple suivre une formation financée via le compte personnel de formation (CPF) et se donner ainsi les moyens de redonner un sens à sa vie professionnelle.

S’agissant du CPF, rappelons aux derniers étourdis qu’ils ont jusqu’au 30 juin, soit encore 1 semaine seulement, pour transférer les droits acquis entre 2008 et 2014 au titre de l’ancien DIF sur le CPF. Pour effectuer le transfert de vos heures acquises vers le CPF, il faut vous connecter sur le site internet compteformation.gouv.fr ou sur l’application «compteformation.gouv.fr ». Dans l’onglet «Mes droits à la formation» puis «CPF privé+DIF», saisissez le solde de vos heures, d’une valeur unitaire de 15 euros. Une fois le justificatif des droits acquis téléchargé sur la plateforme, le montant des heures DIF sera converti en euros sur le compte CPF des salariés.

Chafik EL AOUGRI,

Secrétaire national en charge notamment de l’assistance juridique et de la formation professionnelle