Pendant cette période de confinement liée à la crise sanitaire, les personnels des CAF ont su déployer tout l’effort nécessaire pour payer et maintenir les droits des familles allocataires.

En plus de la continuité du service aux allocataires, les personnels ont préservé les délais de traitement et de paiement des minimas sociaux dont le RSA, l’AAH, l’AEEH et la PPA. Il en a été de même pour toutes les autres prestations, tant légales qu’extralégales.

La mobilisation de l’action sociale des CAF a été au rendez-vous pour traiter les situations précarisées par ce contexte de perte de ressources pour les familles et pour accompagner les partenaires gestionnaires des équipements sociaux se trouvant en arrêt d’activité (crèches, halte-garderie, Alsh, centres sociaux…).

Globalement, la charge de travail s’est trouvée maitrisée à la fin de cette période de confinement, le stock moyen est à peine supérieur à 1 jour, ce qui est inédit au regard d’une période récente ! (valeur au 23 juin 2020).

Mais cette situation est trompeuse, le faible stock cache une baisse importante des flux qui alimentent la production.

Il est légitime de craindre une augmentation de l’activité liée à la régularisation des dossiers, mais aussi aux nouvelles demandes liées à la situation sociale et économique de notre pays : une hausse des demandes (RSA, PPA, aides au logement) est prévisible.

Sur ce dernier point, la question du sort de la Réforme logement se pose.

Il est fort probable que la prise en compte des « ressources contemporaines » des allocataires aura des effets encore plus néfastes sur le moyen terme en termes de régularisations (rappels et indus), pour des allocataires déjà dans la difficulté avec des ressources salariales en chute pendant cette période. Par ailleurs, nous pouvons craindre une augmentation des indus, et de la charge de travail, après les opérations de contrôle sur le chômage partiel.

L’abattement effectué sur les ressources, déclenchera des régularisations avec effet rétroactif.

Tout cela impliquant une augmentation prévisible du nombre de contacts y compris à l’accueil.

Et cette liste n’est pas exhaustive !

Chacun a lu et/ou entendu les messages de remerciements adressés par le Ministre de la santé, le Directeur de la branche famille et des représentants de la tutelle sur le travail accompli lors, notamment, de la crise sanitaire.

Pourtant, les orientations de la politique de rémunération 2020 des personnels de la branche famille, diffusées en mai, montrent encore l’incohérence et l’insuffisance des moyens budgétaires alloués aux directions des CAF pour reconnaître financièrement l’investissement et le travail de l’ensemble des personnels qui a œuvré pour que la Sécurité sociale soit au rendez-vous des enjeux et des attentes de la population en grande souffrance depuis, notamment, le début de la crise sanitaire.

La Sécurité sociale est ancrée dans la devise de la nation, elle est et reste incontournable pour jouer son rôle « d’amortisseur social » et le réseau des Caf en est un de ses piliers.

Malgré cela, alors que le pays a vécu une crise historique et que les personnels de l’Institution, du directeur à l’administratif des services généraux, ont maintenu le niveau de la qualité de service et de traitement des dossiers des allocataires, nous constatons que les paroles, une nouvelle fois, ne sont pas suivies des actes !

De nouveau et faute de moyens, les directions vont devoir exclure une partie des personnels, y compris ceux non éligibles aux parts variables et aux primes de résultat, impliqués dans les PCA.

Nous vous demandons d’agir pour éviter cela !

 Les cadres et les managers ont été fortement sollicités…pour quelle reconnaissance financière ?

 Plus globalement, Il est certain que l’instrument intéressement ne peut combler les attentes et grandes insatisfactions du personnel de l’institution !

Sa faible perception va de pair avec le sentiment des agents de la branche famille d’être sous rémunérés au regard de leur travail et au regard de fonction équivalente dans d’autres entreprises, ils ne sont que 25 % à considérer être rémunérés à leur juste valeur (BSI 2018) !

Dans son principe, il n’est pas une source principale de motivation pour les agents et encore moins dans sa dimension financière : une bonne moitié des agents de la branche a en effet répondu lors de cette enquête que son montant n’était pas motivant !

Depuis plusieurs semaines, le SNFOCOS demande qu’un plan d’investissement massif de revalorisation des salaires pour l’ensemble des personnels des organismes sociaux soit mis en œuvre par la tutelle. Cette revendication est pour le moment restée sans écho.

Dans ce contexte, le SNFOCOS réitère auprès de vous sa demande : l’ensemble des agents de l’institution mérite une vraie reconnaissance passant par la valorisation des salaires, elle s’impose avec urgence !

 Monsieur le Directeur général, le SNFOCOS vous demande de relayer et d’appuyer sa demande envoyée par courrier au Comex et au Ministre de la santé.

 Le personnel de la branche famille ne comprendrait pas que vous ne le souteniez pas.

La Délégation du SNFOCOS : Eliane Maguet, Driss Cherifi et Christophe Rabot