Une INC maladie s’est tenue en format mixte le 1er décembre 2022, prévoyant 3 points à l’ordre du jour :

 

–          Bilan de la COG 2017-2021 et orientations de la prochaine COG

–          Projet de transfert des centres de santé aux UGECAM

–          Etat des lieux du turn over.

 

S’agissant de la COG, il faut croire que les données fournies par la CNAM sont lues différemment par les organisations syndicales d’un côté et la Direction de la CNAM de l’autre…et que le COG Tour au cours duquel le DG se rend dans les organismes locaux ne suffit pas à appréhender l’ampleur de la situation.

 

En effet, alors même que les chiffres et les remontées des organisations syndicales semblent s’accorder pour dire que le personnel est épuisé, souffre d’un manque de reconnaissance et de moyens, et que la COG (combinée à la crise sanitaire) explique la dégradation des conditions de travail, il nous est expliqué que la CNAM a fait face aux années exceptionnelles en aidant les caisses, en obtenant un inédit avenant à la COG et en créant une task force, ce qui a contribué à absorber les flux importants et retrouver des délais compatibles avec les objectifs COG.

 

Quant à la reconnaissance financière, le DG juge que la conjugaison des mesures bas salaires prises cette année (qui ont de fait nourri le tassement des salaires et entretenu les crispations et l’insatisfaction d’une grande partie des salariés) et de la mesure générale de revalorisation de 3,5% constituent un niveau de reconnaissance significatif.

 

Quant au sujet de l’inflation, Monsieur Fatome répond qu’il reste un sujet important qui conserve l’attention du COMEX, y compris pour 2023.

 

Pourtant, dans la presse spécialisée, Monsieur Fatome  sait démontrer un caractère plus volontariste : « nous sommes lucides sur l’état de la situation, qui peut provoquer à la fois, du côté des patients, des difficultés d’accès aux soins, et, du côté des médecins libéraux, de l’épuisement professionnel ou des dégradations des conditions de travail. Cette situation est surmontable parce que nous voulons donner à la médecine libérale les moyens organisationnels, financiers, en termes de ressources humaines, pour pouvoir surmonter ces problèmes ». Le personnel de la Branche Maladie, y compris ceux des UGECAM et des CARSAT, aspire à bénéficier du même niveau d’écoute et de reconnaissance que les médecins libéraux !

 

En l’état, et dans le prolongement des négociations qui avaient été menées au sujet de la classification, la CNAM semble encore s’inscrire dans une logique d’attractivité (la future COG traitera de ce sujet et de la promotion des emplois ainsi que de la marque employeur), au détriment de la fidélisation et de la reconnaissance financière des salariés actuels.

 

S’agissant de l’évolution des centres de santé, la CNAM insiste sur le fait que seuls les centres de santé sont concernés, pas les centres d’examen de santé, et qu’une attention particulière sera portée au niveau de l’accompagnement.

 

Monsieur Fatome  a en outre insisté pour rappeler que les personnels des centres de santé (un peu plus de 600 personnes) relèvent de la même branche et de la même convention collective que les UGECAM.

La CNAM explique que lors de la création des UGECAM, la question des centres de santé ne s’est pas posée mais se pose désormais face aux difficultés (financières et de recrutement) connues par certains centres.

 

Face à une problématique métier connue également dans certains établissements UGECAM, l’intérêt de pouvoir organiser des parcours de soins via ces rapprochements a été envisagé par la Direction du Groupe UGECAM, laquelle consacrera un point sur ce sujet lors de l’INC UGECAM du 13 décembre prochain.

 

Enfin, s’agissant du turn over, si les départs en retraite demeurent le premier motif de départ, la tendance haussière des démissions se constate depuis 2015 : de 326 en 2015, le chiffre a grimpé à 720 en 2021 et déjà 837 à fin octobre 2022 (âge moyen du démissionnaire : 38 ans / ancienneté moyenne : 8 ans dans l’institution).

 

A noter que l’UCANSS a élaboré un questionnaire à destination de ceux qui souhaitent démissionner ou bénéficier d’une rupture conventionnelle. L’étude, démarrée en octobre 2022 pour 1 an, vise à interroger les motivations de ceux qui veulent quitter l’institution.

 

La frustration prédomine donc à l’issue de cette instance qui n’a pas permis d’obtenir d’éléments rassurants quant à une amélioration des conditions de travail (par des embauches pérennes, des rémunérations valorisantes pour fidéliser, des outils informatiques opérationnels…).

 

Chafik El Aougri, Secrétaire national en charge des affaires juridiques, de la formation professionnelle et de l’assurance santé complémentaire