Une INC retraite s’est tenue le 20 novembre 2024. 3 thèmes au programme :
- Une stratégie immobilière en cohérence avec le Plan d’Action de Responsabilité Environnementale (PARE), inscrite dans la stratégie RSO de la Branche
- Point d’étape Qualité et Maitrise des risques
- Bilan de l’accompagnement au déploiement de SYRCA.
Evidemment, SYRCA a été sur toutes les lèvres des organisations syndicales, et notamment du SNFOCOS pour mettre en avant le mal être et les dégâts organisationnels que l’outil génère. Pour autant, la CNAV, par la voix de Monsieur VILLARD, a pris le soin une nouvelle fois de nous expliquer que nous avions tort et que nous extrapolions : oui aucun outil n’est parfait mais quand il va sur le terrain (régulièrement), il n’entend plus parler de SYRCA ce qui prouve, selon lui, que la situation s’apaise.
Pour nous il est curieux de voir qu’un constat partagé (l’outil n’est pas parfait) aboutisse à des conclusions aussi opposées quant au ressenti du personnel, chaque « camp » invoquant ses remontées de terrain. Et Monsieur VILLARD d’ajouter qu’il ne pense pas que le personnel validerait un abandon de SYRCA pour un retour à l’ancien outil…
Le thème de SYRCA a, quoi qu’il en soit, été vite balayé : on ne joue pas avec l’une des vitrines du SI de la branche retraite, on fait avec et on attend les mises à jour et autres patchs : 11 mises à jour pour la seule année 2024 et 130 évolutions mises ou planifiées en production en 2024…ça démontre la qualité du produit.
La CNAV semble fière de la qualité de son accompagnement au déploiement de SYRCA, indiquant qu’en octobre 92% de la fiabilisation des carrières s’est faite via SYRCA. Serions-nous tentés de dire « encore heureux vu que le personnel est obligé d’utiliser l’outil, parfois avec des stratégies de contournement » ? Oui car c’est un fait, l’outil étant déployé partout et son utilisation n’étant pas optionnelle, il est normal qu’il soit largement utilisé pour ce pourquoi il a été mis en place.
Sur le thème de la stratégie immobilière, il a été indiqué que la stratégie RSO va être réactualisée et co-construite avec le réseau, notamment à l’aune des 5 axes du référentiel RSO de la Sécurité sociale avec comme point central l’action de la branche pour les assurés. Pour faire vivre ladite stratégie, la CNAV se serait en effet attachée à renforcer l’implication de l’ensemble des directeurs de CARSAT, ainsi que des référents RSO.
Monsieur VILLARD s’est agacé lorsqu’une organisation syndicale a critiqué ladite stratégie. Notre DG a insisté là-dessus : la sobriété énergétique n’est pas un excès, elle ne doit pas être punitive, il faut optimiser la performance énergétique des bâtiments, et c’est une grande fierté pour lui et la CNAV que d’être déjà allé au-delà de ce que la COG réclame en la matière. Et Monsieur VILLARD d’ajouter que rien ne vient interdire qu’un CSE impose le recours à des sondes thermiques pour éviter que certains bureaux soient trop froids en hiver, notamment ceux exposés au nord. Le dialogue social doit différer à la caisse nationale et dans les CARSAT quand on voit le nombre de salariés dans des bâtiments rénovés qui doivent porter des écharpes et des doudounes pour travailler au bureau.
Interrogé sur la pratique du bureau partagé, il a affirmé qu’aucune doctrine de branche n’existe en la matière. Avant d’ajouter qu’il faut bien être conscient qu’il y a une sous occupation notable de surfaces de travail, ce qui est inacceptable dans un contexte de recherche d’économies d’énergie et de lutte contre le gaspillage en tout genre.
Sur le thème de la Qualité et de la maitrise des risques, c’est le prisme du risque financier résiduel qui a prédominé les débats. Nous avons appris que ce sont près de 1000 ETPMA qui sont occupés au niveau de la branche par la maîtrise des risques sous ses diverses formes.
S’agissant du contrôle a posteriori, l’impact est apparemment variable suivant les caisses : plus une caisse est « éloignée des bonnes pratiques du national », plus l’impact du contrôle a posteriori est probant.
Interrogée sur la perte de sens ressentie chez certains agents, la Direction de la CNAV a indiqué qu’elle pense pouvoir répondre à cela pour ceux qui sont en recherche de profondeur, qui veulent creuser les dossiers : à travers la diversité des actions de contrôle, des terrains d’actions seront offerts à ces derniers, qui sont souvent des personnels plus expérimentés.
Questionnée sur un parallèle avec les pratiques de la CNAF en matière de maitrise des risques et de lutte contre la fraude, M. VILLARD a tenu à rappeler que la fraude ne représente qu’environ 100ME/an, qu’il y a environ 25ME de fraudes évitées et 60ME de fraudes détectées. Il a ensuite précisé que contrairement à la CNAF, la CNAV n’utilise pas d’IA. En fait, la CNAV n’est pas sur un modèle prédictif : elle cherche l’erreur humaine dans l’activité du dossier et les systèmes de corrélations utilisés pour détecter de la fraude ne sont jamais décisionnels, ni auto-apprenants.
La délégation du SNFOCOS :
Jean-Marc Baldi, Chafik El Aougri, Stéphane Paulet, Sabine Vavasseur
Retrouvez la déclaration préalable publiée dans la LM de la semaine dernière et la déclaration préalable dédiée à l’outil SYRCA en lien ici