Alors que ce lundi 8 mars 2021 se tenait la journée internationale des droits des femmes, il nous semblait important de revenir sur les inégalités femmes hommes, notamment au sein de notre institution, et particulièrement en tant que cadres.

Si à la Sécurité sociale les femmes sont majoritaires (78,4 % en 2019) pour l’ensemble du personnel au sein du régime général et en tant que cadres (71,1 %), elles ne sont que 51,6 % en tant qu’agents de direction. Entre 2014 et 2019 la part des cadres dans les effectifs du Régime général a augmenté quel que soit le sexe mais avec une hausse plus importante pour les hommes (+ 3 points pour ces derniers, + 2,6 points pour les femmes).

Les écarts de salaires persistent également : en effet la rémunération moyenne des femmes au sein du Régime général est inférieure de 16% à celle des hommes en 2019, tous niveaux de qualification confondus. Selon le rapport UCANSS 2020 (chiffres 2019) « cet écart s’explique en grande partie par la nature des postes occupés et par les caractéristiques personnelles des salariés tels que l’expérience professionnelle et l’âge ».

Cela fait malheureusement écho aux conclusions du sondage de l’APEC (Association Pour l’Emploi des Cadres) rendu public le 3 mars dernier intitulé « Inégalités femmes -hommes chez les cadres – Du chemin à parcourir en matière de rémunération et d’accès aux responsabilités », qui constate que les inégalités perdurent chez les cadres et sont particulièrement visibles sur deux champs : la rémunération et l’accès aux responsabilités stratégiques, que les écarts de rémunérations sont encore significatifs à profils et postes équivalents (les rémunérations des hommes cadres demeurant 7 % supérieures à celles des femmes cadres).

Selon ce même sondage, près de 9 femmes cadres sur 10 (86 %) estiment que les inégalités par rapport aux hommes n’ont pas diminué au cours des 5 dernières années dans les entreprises.

Concernant les rémunérations, la moitié de l’ensemble des cadres (50%) considèrent qu' »il existe dans leur entreprise des inégalités de salaire entre femmes et hommes cadres, à compétences équivalentes et même niveau de poste ». Quatre hommes cadres sur dix (43%) sont de cet avis, partagé par six femmes cadres sur dix (63%).

Les femmes cadres n’ont pas accès aux mêmes responsabilités que les hommes. Ce plafond de verre apparait à deux moment clés de leur évolution professionnelle : l’accès au management et l’accès aux postes de direction. Pour preuve, 35 % des femmes cadres sont managers contre 43 % des hommes. Et quand elles accèdent à des fonctions de management, leur poste s’apparente plus souvent à du management de proximité.

C’est le cas aussi au sein de notre Institution où les femmes sont surreprésentées dans les niveaux d’employés et proportionnellement moins nombreuses dans les fonctions les mieux rémunérées.

Rappelons à ce sujet que pourtant l’index égalité professionnelle femmes hommes de l’UCANSS en 2020 obtenait un score de 96 points sur 100 dont l’employeur s’enorgueillissait alors se disant fier de ce score (nous n’avons pas encore à ce jour eu connaissance des résultats du dernier index) !

Ceci étant, comme l’a dit le 4 mars lors d’un colloqué dédié à l’égalité professionnelle, Béatrice Clicq, secrétaire confédérale FO qui a la responsabilité de piloter la politique et l’action FO en matière d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes « de nombreuses entreprises aujourd’hui, obtiennent des bons points et de ce fait ne prennent pas la peine de mettre en place des mesures ou de négocier pour améliorer l’égalité femmes-hommes ».

Force est de constater que le slogan « A travail égal, salaire égal » est loin de la réalité des faits !

L’égalité professionnelle entre femmes et hommes est encore un bastion à conquérir, au sein de la Sécurité sociale, comme ailleurs, plus qu’ailleurs ?

En tout cas comme le préconise Yves Veyrier, Secrétaire Général de Force Ouvrière, lors de ce même colloque, il faut passer du discours aux actes et « le syndicat porte la question de l’égalité, qui est intrinsèque au syndicat : à travail égal, le salaire doit être égal, la considération, que l’on soit homme ou femme, doit être la même ».

Au SNFOCOS, nous continuerons à veiller à ce que l’employeur passe du discours aux actes en matière d’égalité femmes hommes !

Karine Gillard, chargée de communication au SNFOCOS

affiche_egalite_professionnelle_-_8_mars_2021